Zongoma : Il tue son grand frère pour épouser sa veuve

À Zongoma, dans le département de Padéma (province du Houet), l’assassinat d’un homme par son propre frère, avec la complicité de son épouse, est revenu devant la justice en décembre 2025, en appel. De retour de son aventure, il a orchestré la mort de son frère afin d’épouser sa femme avec qui il avait une liaison.

Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 mars 2018. Les autorités locales ont été alertées de la découverte du corps sans vie d’Idrissa (nom d’emprunt). Les premières constatations révèlent une mort violente. Une enquête a été immédiatement ouverte afin d’identifier les auteurs du crime.

Les investigations ont conduit à l’interpellation de Madi, cultivateur et frère cadet de la victime, et Korotimi, épouse d’Idrissa. Très vite, les enquêteurs ont révélé que les deux mis en cause ont agi ensemble pour ôter volontairement la vie au défunt.

Une relation interdite à l’origine du drame

Selon les éléments de l’enquête, Madi, célibataire, était récemment revenu au village après un séjour à l’étranger. Il aurait alors entretenu une relation sexuelle clandestine avec Korotimi, l’épouse de son grand frère.

Au fil de cette liaison, l’idée de supprimer Idrissa aurait germé, avec pour objectif de permettre à Madi d’épouser la veuve, conformément, selon lui, à certaines pratiques coutumières.

Le plan criminel est exécuté avec préméditation. Profitant d’une journée où la majorité des habitants du village s’étaient rendus au marché d’une localité voisine, les deux amants passent à l’acte. Convaincu par sa femme de dormir à l’extérieur cette nuit-là, Idrissa est frappé mortellement par un gros caillou, soigneusement attaché au toit au-dessus de l’endroit où il avait l’habitude de se reposer. Le rocher a été lâché alors que la victime dormait profondément.

L’affaire est jugée en 2022 lors d’une session criminelle de la cour d’appel de Bobo-Dioulasso. Reconnaissant la gravité des faits, la juridiction a condamné Madi et Korotimi à 20 ans de prison ferme chacun, assortis d’une amende ferme de 500 000 FCFA.

Estimant la peine trop sévère, les 2 condamnés ont interjettés appel et sollicitent la clémence de la justice. Le dossier est revenu devant la chambre criminelle le 8 décembre 2025 pour être jugé en second ressort. À la barre, ni Madi ni Korotimi ne contestent les faits. Tous 2 reconnaissent et expriment des regrets.

Interrogé sur les motivations de son acte, Madi se montre confus. « Je ne sais pas ce qui m’a poussé à tuer mon frère de sang. À cause de cela, la famille m’a rejeté. Si je sors de prison, je serai conseillé auprès des gens », déclare-t-il.

De son côté, Korotimi tente de se dédouaner partiellement, affirmant avoir été entraînée dans cette situation par Madi. Elle raconte avoir d’abord été approchée sous prétexte d’un traitement pour résoudre son infertilité, avant que la relation sexuelle ne s’installe. Elle soutient également avoir refusé d’empoisonner son mari, malgré une proposition en ce sens et évoque des menaces après son refus.

Face au ministère public, Madi reconnaît avoir eu des rapports sexuels à 3 reprises avec la femme de son frère.

Le procureur général, estimant que les faits ne laissent place à aucune indulgence, n’a retenu aucune circonstance atténuante et a requis la confirmation pure et simple de la peine de 20 ans de prison ferme contre chacun des accusés.

La cour a mis son arrêt en délibéré. La décision finale est attendue pour le 12 janvier 2026.

Source: Justice Infos Burkina

Repris par Annick HIEN/MoussoNews

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