
đŽ [ LâEdito du mois de #Mars 2023 ] | 8 mars 2023 : fĂȘter sans faire la fĂȘte !
![đŽ [ LâEdito du mois de #Mars 2023 ] | 8 mars 2023 : fĂȘter sans faire la fĂȘte ! 1 đŽ [ LâEdito du mois de #Mars 2023 ] | 8 mars 2023 : fĂȘter sans faire la fĂȘte ! 1](https://www.moussonews.com/wp-content/uploads/2023/03/IMG_20212.jpg)
« ⊠Cette annĂ©e, au regard du contexte sĂ©curitaire et humanitaire assez prĂ©occupant pour les populations, le ministĂšre de la SolidaritĂ©, de lâAction humanitaire, de la RĂ©conciliation nationale, du genre et de la Famille a dĂ©cidĂ© de ne pas faire de la production des pagnes une activitĂ© majeure pour la commĂ©moration officielle du 08 mars 2023. Par consĂ©quent, il se dĂ©marque de toute initiative de production et de commercialisation de pagnes du 08 mars ».
Le ton est donnĂ© et ce communiquĂ© de la ministre Nandy SomĂ© en charge de la femme a lâavantage dâĂȘtre suffisamment clair. En dâautres termes, le gouvernement ne sera aucunement engagĂ© dans les affaires de pagne du 8 mars, de « djandjoba » et autres manifestations festives et peut-ĂȘtre, de cĂ©lĂ©bration incluant gĂ©nĂ©ralement une rencontre entre les leaders des organisations fĂ©minines et le chef de lâEtat. Cette dĂ©cision, mĂȘme si elle Ă©mousse lâentrain de certaines femmes, est tout de mĂȘme sage dans le fond, parce que dans notre contexte actuel, le BurkinabĂš nâa pas le cĆur Ă la fĂȘte. En effet, peut-on faire du bamboula, des Djandjioba et des cĂ©rĂ©monies festives Ă Ouagadougou, Koudougou ou Bobo-Dioulasso alors que des milliers de femmes pleurent leurs maris Ă Partiaga (rĂ©gion de lâEst) ou cherchent dĂ©sespĂ©rĂ©ment un toit ou un abri ? Des femmes doivent-elle organiser des rĂ©jouissances populaires, avec la caution du gouvernement, pendant que leurs sĆurs et enfants de lâEst, du Sahel, du Centre-Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et des Cascades ont perdu tout goĂ»t Ă la vie ?
Le bon sens voudrait quâĂ dĂ©faut de compatir Ă la douleur de lâautre, on ait tout de mĂȘme la dĂ©cence de lui cacher sa joie. Il est donc Ă©vident que cette sobriĂ©tĂ© que le gouvernement demande en particulier au femmes, « en privilĂ©giant les actions de solidaritĂ© au profit des personnes dĂ©placĂ©es internes et en manifestant activement un soutien patriotique Ă la lutte contre le terrorisme », sâinscrit dans cette logique. Mais visiblement, le message semble ĂȘtre tombĂ© dans lâoreille dâun sourd par endroit, avec des pagnes non-officiels qui se vendent mĂȘme Ă 10 000 F CFA. Ces cas ne sont certes pas Ă gĂ©nĂ©raliser, mais le BurkinabĂš doit prendre conscience que leurs compatriotes qui sont dans cette situation sĂ©curitaire et humanitaire invivable ne lâont ni demandĂ©, encore moins provoquĂ©.
Il faut donc apprendre Ă serrer la ceinture, Ă faire sobrement ce 8 mars, mais aussi Ă contribuer dâune maniĂšre ou dâune autre Ă sĂ©cher les larmes de celles qui pleurent, Ă aider le pays Ă sortir de cette impasse qui dure depuis maintenant 8 ans. La situation lâimpose et il faut fĂȘter autrement. Ainsi, faire un don aux dĂ©placĂ©s internes, former des femmes PDI pour leur permettre de mener des activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenu, partager un repas (communautaire) avec elles, soutenir les forces combattantes âŠ, câest aussi fĂȘter le 8 mars.
La Rédaction
