Ouagadougou : la vente du persil, une stratégie de marketing pour certaines femmes

Le persil est une herbe utilisée dans certains ménages au Burkina. Aromatique il apporte un parfum spécial aux repas. Dans certains marchés de la ville de Ouagadougou, impossible d’acheter un bouquet de persil sans y associer autre chose. Mais qu’est-ce qui explique cela ?

Très utilisé en cuisine le persil se fait de plus en plus rares dans les marchés à Ouagadougou. Attaché en petits bouquets, il est vendu à 25f ou 50f l’unité. Se procurer cette plante aromatique est quelque fois très contraignant à Ouagadougou.

Au marché de Pissy, Sanata Ouédraogo, mine froissée essai de comprendre le refus de la vendeuse à lui servir du persil. « Je fais généralement mes achats dans ce marché. Après mes courses je me suis rappelée que je n’avais pas acheté du persil. En revenant dans le marché j’ai croisé cette dame qui a exposé de jolis bouquets, je me suis donc approchée  pour en prendre et là elle me fait savoir qu’il faut en plus du persil prendre autre chose, j’ai refusé et elle voulait faire des histoires, alors je suis partie », a-t-elle relaté toute en colère.

Isabelle Sakandé quant elle trouve assez étrange que certaines vendeuses exigent que les clientes achètent autres choses en plus du persil. « Une fois au marché j’ai voulu acheter du persil, la vendeuse me dit de prendre du piment ou du cube maggi en plus du persil sinon elle ne va pas m’en vendre. Cela m’a semblé étrange mais j’ai pris », explique Isabelle.

Une stratégie de vente

Ce mode de vente du persil est une stratégie pour certaines vendeuses. En effet, elles utilisent cette technique de vente pour écouler les différents condiments en leur possession.

Orokiatou Malo, vendeuse de condiments explique que c’est la formule qu’elle a trouvée pour vendre mieux. « Je peux faire toute une journée sans vendre un seul piment, sans avoir une pièce de 25f. Alors vu la cherté du sac de persil, je profite de cela pour vendre. Quand une cliente vient pour prendre uniquement je refuse, je lui dis que je ne vends pas uniquement le persil, il faut prendre autre chose pour ajouter. Cela me permet d’avoir un peu de sous le soir », confie-t-elle.

Orokiatou n’est pas la seule à faire usage de cette méthode de vente, Léontine Kouala, indique l’utiliser pour faire de bonnes recettes. « Il y a des moments ou je peux faire une semaine sans vendre quelque chose, alors une doyenne du marché m’a demandé d’utiliser cette façon de vendre pour écouler nos condiments. Je ne le fais pas uniquement avec le persil, je le fait aussi avec le piment ou encore la pâte de tomate, c’est fonction des périodes et de la rareté du produit », précise-t-elle.

Ces vendeuses confient faire usage de gentillesse et de calme pour amener leurs clientes à comprendre leur mode de fonctionnement. Elles indiquent également que certaines comprennent mais d’autres s’énervent et partent.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews