Cameroun : L’artiste Saint Désir Atango avoue des actes d’inceste avec ces 2 filles

Une onde de choc secoue le Cameroun depuis les aveux glaçants de Saint Désir Atango, artiste et candidat à la chefferie traditionnelle d’Ebang. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, l’homme de 58 ans confesse avoir entretenu des relations sexuelles avec 2 de ses filles, justifiant ces actes par un discours idéologique mêlant mysticisme, rejet des valeurs occidentales et volonté de “purification” africaine.
Dans une déclaration, l’artiste Atango affirme avoir eu des rapports “consentis” avec ses filles, dont l’une aurait récemment accouché de son enfant. Selon ses propres mots, ces actes participeraient d’une “rupture avec les dogmes coloniaux” et viseraient à instaurer un “pur sang africain”. Des propos qui ont immédiatement suscité un tollé au sein de l’opinion publique, du monde intellectuel et des milieux judiciaires.
“Pour libérer l’Afrique, il faut se tirer des pièges des dogmes”, écrit-il sur Facebook, se proclamant “Christ” et “animiste fondamentaliste”.
Pour la psychologue camerounaise Dr Alice M, la déclaration de l’artiste relève d’un “mécanisme typique d’un agresseur en position d’emprise qui transforme ses abus en idéologie pour justifier l’injustifiable et contrôler ses victimes.” Elle alerte sur les risques d’une telle posture qui instrumentalise des causes sociales et culturelles pour maquiller des actes criminels.
La compagne de l’artiste aurait quitté le domicile familial en 2022 après avoir découvert ces pratiques, emportant avec elle l’une des filles. Elle serait à l’origine de la dénonciation ayant déclenché une enquête préliminaire.
Cette affaire intervient dans un contexte particulier. Saint Désir Atango est impliqué dans 2 dossiers sensibles : Un projet controversé d’aménagement du lac Akak1 qu’il pilote avec l’une de ses filles .Et sa candidature imminente à la chefferie du groupement d’Ebang, dont les élections sont prévues dans le 4 juin prochain.
Selon lui, ces révélations et une éventuelle arrestation viseraient à l’évincer de la course à la chefferie et à empêcher la réouverture de l’enquête sur la mort non élucidée du chef Betene Anguissa en 2018.
A cet effet, le droit camerounais est formel. L’article 360 du Code pénal camerounais condamne clairement l’inceste, même en cas de consentement supposé : “Est puni d’un emprisonnement de un à trois ans et d’une amende de 20 000 à 500 000 francs celui qui a des rapports sexuels avec ses ascendants ou descendants légitimes ou naturels.”
Pour l’avocate Me Émilie Keng, le consentement dans ce type de relations, où l’autorité parentale est en jeu, est juridiquement irrecevable. Et qu’il s’agit de violences sexuelles aggravées.
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À ce stade, ni le procureur de la République à Yaoundé ni le ministère de la Justice ne se sont officiellement exprimés. Mais selon plusieurs sources concordantes, une enquête judiciaire a bien été ouverte.
Annick HIEN/MoussoNews