Société : Quand les menstruations gâchent des plats comme le « Fonio, Gonré, Gnon »

Dans de nombreuses sociétés africaines, une croyance profondément ancrée circule depuis des générations : certaines femmes, lorsqu’elles sont en période menstruelle, ne devraient pas cuisiner certains plats sous peine de les voir rater. Mythe ou réalité ? Entre transmission orale, expériences vécues, nous explorons ce sujet où se mêlent tradition et cuisine

Quand le goût trahit la main de la cuisinière.

Le fonio, céréale fine et ancienne, est connu pour sa cuisson délicate. Sa réussite dépend d’un équilibre précis entre eau, chaleur et gestuelle. Pourtant, certaines femmes affirment que, pendant leurs règles, même avec la même méthode et les mêmes ingrédients, le fonio devient collant, pâteux ou au contraire trop sec.

Le gonré, en mooré ou faro en dioula est fait à base de pates ou de farine de haricots cuit à la vapeur, pose un problème similaire : il refuserait de prendre la bonne texture ou sans raison apparente.

Quant au gnon, ce mets traditionnel cuit à la vapeur généralement à base de maïs, petit mil, d’autres féculents, de feuille de haricots, il serait sujet à une fermentation inhabituelle ou un goût aigre inattendu.

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Ces quelques mets qui ne réussissent pas pendant les règles.

Si ces observations sont largement partagées, leur explication reste des sujets à débat. D’un côté, dans certaines traditions une femme en période menstruelles ne doit pas cuisiner pour son père ses frères ni pour son époux et également certains repas de cérémonie surtout s’ils sont sacrés ou offerts à des ancêtres ou esprits. Même les oignons n’y échappent pas, on dit qu’ils pourriraient si une femme en période menstruelle les touche.

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D’un autre côté, selon des spécialistes en nutrition et en biologie, les fluctuations hormonales durant le cycle menstruel peuvent affecter l’odorat, le goût, voire l’humeur et la concentration. Cela pourrait mener à des erreurs minimes un oubli, un changement involontaire dans la cuisson suffisantes pour « rater » un plat exigeant. Une fatigue accrue ou une sensibilité au stress peuvent également expliquer pourquoi certaines femmes ont l’impression de cuisiner différemment pendant cette période.

Maïmouna Nadia Djibo (Stagiaire)/MoussoNews

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