10000 femmes souffrantes de la fistule obstétricale sont dans le viseur du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en 2025. Avec un besoin de ressources d’une valeur de 5 milliards de FCFA pour la prise en charges des cibles, l’UNFPA a lancé la « Campagne de mobilisation de ressources pour éradiquer la fistule obstétricale au Burkina Faso ».
Le jeudi 24 juillet 2025 à Ouagadougou, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a présenté sa grande campagne de mobilisation de ressources pour éradiquer la fistule obstétricale au Burkina Faso.
Avec pour objectif de traiter 10 000 femmes à travers des interventions chirurgicales, cette initiative veut briser le silence autour de cette pathologie qui touche plus de 20.000 femmes dans le pays et redonner espoir à celles qui en souffrent.
Elles vivent dans l’ombre, exclues de leur communauté. Les femmes atteintes de fistule obstétricale sont en effet, celles qui ont subi les conséquences d’un accouchement prolongé ou difficile ayant entraîné des lésions graves, responsables de fuites urinaires ou fécales incontrôlables.
Pour elles, chaque jour est un combat contre la douleur physique, la stigmatisation et l’isolement.
« La fistule obstétricale est une tragédie évitable. Elle est à la fois un problème de santé publique, une injustice sociale et un défi éthique », a martelé Dr Euphrasie Barry, chargée de projet au ministère de la Santé. Elle a salué l’engagement de son département qui, à travers une prise en charge gratuite, des campagnes de sensibilisation communautaire, œuvre déjà dans cette lutte.
« Le ministère a besoin de tout le monde, partenaires techniques et financiers, société civile, influenceurs, médias, secteur privé… », a-t-elle lancé.
Cette dynamique multisectorielle est déjà en marche. Des structures telles que la Fondation RAHMA, dirigée par Rasmata Kabré/ Ouédraogo ainsi que l’hôpital Schiphra et Saint Camille se sont joints à la lutte. Aux côtés de l’UNFPA et du ministère de la Santé, ils offrent des soins, mais aussi un accompagnement aux femmes malades de la fistule.
Des bénéficiaires présentes à la cérémonie ont témoigné de leurs situations et lancer un élan de gratitude aux bonnes volontés.
Le plus touchant a été celui de Zénabou Nébié, originaire de Sabou, situé dans la région du Centre- Ouest, fait partie de celles qui ont vu leur vie transformée. Son histoire n’a pas laissé l’assemblée insensible.
« J’ai contracté la fistule après mon cinquième accouchement. J’ai subi huit opérations. Aujourd’hui, je suis guérie, j’ai retrouvé ma dignité », a-t-elle confié, la voix tremblante. Après rejet de son partenaire et de sa famille, elle a dû à elle seule, lutter contre cette pathologie. Grâce aux aides reçues, elle a lancé une activité de tissage qui emploie désormais cinq personnes.
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L’UNFPA a réitéré son appel à toutes les parties prenantes pour mobiliser des ressources pour l’éradication de la fistule obstétricale au Burkina. Cette contribution qui se situe à tous les niveaux, selon l’agence onusienne se veut la participation des burkinabè, pour redonner aux femmes malades leur dignité.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews
