Savalle Kadidia, la jeune créatrice qui donne une nouvelle vie au pagne

Etudiante en troisième année de licence en Sciences Infirmières et Obstétricales, Savalle Kadidia à 22 ans, s’impose déjà comme une figure montante de la créativité artisanale. Elle incarne une jeunesse à la fois ambitieuse et passionnée.

Le pagne n’est pas qu’un simple tissu c’est une identité et source d’inspiration.
Pour Savalle Kadidia, le pagne est bien plus qu’un tissu; c’est un symbole culturel et identitaire qui relie l’Afrique à ses racines. « Au Bénin comme au Burkina, le pagne est une identité forte. Ici, nous avons le Faso Dan Fani et le Kokodonda, qui représentent notre patrimoine », explique-t-elle
Passionnée par la mode, elle s’est initiée à la création d’accessoires grâce à une formation de deux jours. Depuis, elle conçoit des sacs cabas, boucles d’oreilles et divers accessoires, en s’inspirant de son imagination, ou de modèles aperçus sur des images.
Selon elle la réalisation d’un sac cabas suit un processus rigoureux, l’inspiration, le choix du matériel (papiers, tissu raphia, crampons, aimant, lacet, pagne …), habillage, puis assemblage. En une heure, un cabas prend forme, tandis qu’une paire de boucles d’oreilles ne lui demande que trente minutes. Ses créations trouvent preneur dans les grands marchés de Ouagadougou tels que Sankariaré ou Rood Woko, souvent en collaboration avec des marchands locaux.

Dans une société où la mode influence fortement la jeunesse, ses créations séduisent une clientèle de plus en plus large. Cependant, Kadidia fait face à plusieurs défis à savoir la cherté des matières premières, la concurrence entre créateurs, et la difficulté d’expliquer la valeur de ses produits à une population parfois analphabète. Elle regrette également que la formation soit compliquée pour certains apprentis, car la confection exige de savoir calculer avec précision les dimensions. C’est quand j’ai lancé juste une affiche pour faire connaître aux gens et j’ai eu plus de 10 commandes en même temps.
Des moments marquants et des ambitions claires « Le jour où, après avoir publié une simple affiche, affiche pour faire connaître aux gens et j’ai eu plus de 10 commandes en même temps », soutient-elle.
Dans 5 ans, elle rêve d’ouvrir un centre de formation dédié à la maroquinerie artisanale, où elle pourra vendre non seulement ses créations mais aussi le matériel de confection. À ceux qui souhaitent se lancer, « Il faut bien réfléchir à votre choix et d’avoir la liberté d’essayer, car le monde a besoin de nouveautés » conseille-t-elle. Sa devise rester créative et persévérante.

Soutenue par son entourage, encouragée par ses proches qui admirent sa passion et son audace, Savalle Kadidia incarne une jeunesse créative et résiliente. Entre ses études en sciences infirmières et son amour pour la mode, elle suit un parcours unique, entre l’art, la culture et l’esprit d’entreprise.
Maïmouna Nadia Djibo (Stagiaire) /MoussoNews