Bobo : Il est encore à la barre pour complicité d’avortement et exercice illégal de la pharmacie

Norbert (nom d’emprunt), habitant du secteur 29 de Bobo-Dioulasso, est de nouveau devant la justice. Déjà condamné en 2023 à deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour des faits similaires, il comparaissait cette fois-ci devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour répondre de trois infractions : usurpation de titre, exercice illégal de la profession de pharmacien et complicité d’avortement.

Selon l’accusation, les faits se sont déroulés courant 2025 et même auparavant.

Il est reproché à Norbert  (nom d’emprunt) d’avoir usurpé le titre d’infirmier en se présentant comme agent de santé au CSPS de Belleville (secteur 29) et en utilisant le cachet de ce centre. Des ordonnances portant ce cachet ont d’ailleurs été retrouvées lors d’une perquisition à son domicile. Sur ce point, le mis en cause nie. Il affirme être titulaire de deux diplômes issus d’une école de santé publique et explique que le cachet en question lui aurait été remis par un fournisseur de médicaments.

En revanche, il reconnaît avoir vendu des produits pharmaceutiques sans autorisation, se rendant ainsi coupable d’exercice illégal de la profession de pharmacien.

Outre, le chef d’accusation le plus lourd demeure celui de complicité d’avortement. Le procureur soutient que l’accusé aidait des femmes à interrompre leur grossesse en leur fournissant des produits destinés à cet effet. Norbert se défend en expliquant qu’il n’était qu’un intermédiaire. « C’est un ami à Ouaga qui m’envoyait les produits. Je me contentais de les livrer aux clients, c’est lui qui traitait avec eux », a-t-il déclaré à la barre.

Interrogé par le tribunal sur sa connaissance de la nature des produits, il a reconnu en être conscient. « J’ai livré à plus de 50 personnes », a-t-il concédé, précisant que chaque transaction lui rapportait environ 2 000 FCFA, partagés entre le paiement de son employeur et celui des clients.

Lire aussi: Tribunal de Bobo-Dioulasso : elle refuse d’allaiter son nourrisson d’un mois – Mousso News

Les réquisitions et la défense

Pour le procureur, les faits sont établis. Il rappelle que lors de la perquisition, les enquêteurs ont découvert plusieurs médicaments, dont des produits abortifs, ainsi que des ordonnances falsifiées. Estimant que la peine de 2023 n’a pas suffi à dissuader l’accusé, il a requis 60 mois de prison, dont 48 mois ferme, assortis d’une amende d’un million de FCFA (dont 500 000 fermes).

L’avocat de la défense, lui, a tenté de limiter la responsabilité de son client. Selon lui, seule l’infraction d’exercice illégal de la profession de pharmacien est caractérisée. Il a plaidé coupable sur ce point, tout en demandant la relaxe de son client pour les deux autres accusations.

Face aux juges, Norbert a finalement imploré la clémence du tribunal. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 19 septembre 2025.

Source : Justice Info Burkina

Repris par Annick HIEN/MoussoNews

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *