« Quand j’ai appris que mon mari avait un enfant dehors, j’ai failli mourir », Kiénon Justine

Dans de nombreuses familles, il arrive que des femmes se retrouvent à vivre avec des enfants issus d’une précédente relation de leur conjoint ou même d’une relation hors mariage. Cette situation, parfois inattendue, demande beaucoup de maitrise de soi. Parmi celles qui acceptent par amour se trouvent d’autres qui refusent catégoriquement.
« Je ne me suis pas marié à lui pour éduquer les évènements du passé. S’il s’est marié avec moi, il doit oublier les choses du passé. En plus je lui ai déjà donné deux enfants », déclare Kam Amelia. Vivre avec l’enfant extra-conjugal de son mari n’est pas une chose facile selon elle
A l’entendre, l’enfant conçu hors mariage ne doit pas vivre avec son papa si celui-ci s’est marié à une autre. « La présence de cet enfant affecte la vie du couple. En plus de cela, sa présence te rappelle à chaque fois que ton mari t’a trompé et ça fait mal. Moi j’ai dit à mon mari de choisir parce que moi je ne peux pas vivre avec l’enfant », explique-t-elle.
Elles se sont senties trahies par leurs époux
Pour Justine Kienon, le fait de connaitre l’existence d’un enfant hors mariage est supportable comparé au fait de vivre avec l’enfant sous le même toit. Elle affirme que quand elle a appris que son mari avait un enfant dehors, elle a failli mourir. Elle se demandait si c’était la tromperie ou l’existence de l’enfant qui faisait le plus mal. « Ce soir-là, mon mari venait de m’avouer qu’il avait un fils de 7 ans et que l’enfant doit vivre avec nous maintenant. Le monde s’est écroulé et je suis restée sans voix. J’avais l’impression qu’il me trahissait. Je me demandais pourquoi il ne m’en avait pas parlé plus tôt », témoigne Justine.
Mais avec le temps, l’impossible est devenu une habitude. Justine comprit que le mal était déjà fait, qu’il ne remplacerait jamais ses enfants, mais qu’il avait lui aussi besoin d’amour et de repères. « Nous avons mis en place des règles claires, mais j’essaie aussi de créer des moments de complicité », assure Justine Kienon.
Face à cette situation, la cohabitation devient un apprentissage quotidien. Malgré le ressenti, Sandrine Zabda a décidé de faire des compromis pour pouvoir vivre avec. Au début, elle était envahie par un mélange de jalousie et de colère. « Je me demandais comment j’allais pouvoir accepter quelqu’un qui n’est pas de moi dans notre maison. Mais aujourd’hui cet enfant fait partie de mon bonheur », dit-elle. Pour son cas, la communication et le respect des espaces ont aidé à favoriser leur rapprochement et à créer des moments de complicité.
Si l’acceptation a été difficile pour ces femmes, qu’en est-il des enfants qui vivent ces situations ?
Moussa, 16 ans, qui vit avec sa belle-mère depuis plusieurs années. Il explique qu’au début, il avait peur, il se sentait constamment en danger vu qu’elle n’est pas sa mère biologique. « Je ne voulais pas qu’elle soit là. Mais avec le temps, j’ai compris qu’elle voulait juste m’aider et que mon papa l’aimait. Aujourd’hui, on peut parler de tout et je me sens bien dans cette maison », souligne-t-il.
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Contrairement à Moussa, d’autres n’ont pas eu cette chance. C’est le cas de Donald Yaméogo. Jusqu’aujourd’hui, il déclare se sentir comme un étranger dans la cour de son père. « J’ai été retiré de l’école pour vivre avec lui mais pendant que mes demi-frères et sœurs partaient à l’école, moi je restais à la maison. Au début je faisais les tâches ménagères, mais au fil du temps j’ai fui, suis parti dans d’autres localités pour me chercher », informe Donald Yaméogo.
Astrid BAMA (Stagiaire)/MoussoNews