Souffrant de troubles psychologiques, Pauline Zoungrana vit en errance sur le pont de Kamboinsin

Depuis plusieurs années, Pauline Zoungrana, une femme d’une soixantaine d’années (approximatif), atteinte de troubles mentaux, a trouvé refuge sous un arbre près du barrage de Kamboinsin, à Ouagadougou. Son quotient : errer dans les marchés, apporter des condiments pour cuisiner, et dormir sous un arbre. Abandonnée à son sort, elle vit grâce à la générosité de quelques riverains.
Sous l’ombre d’un arbre au bord du barrage de Kamboinsin à Ouagadougou, Pauline Zoungrana mène une existence marquée par la précarité et l’abandon. Isolée sous son toit qu’elle s’est fait, elle s’accroche à la vie avec pour seules possessions quelques habits et quelques plats éparpillés autour d’elle.

Chaque jour, Pauline arpente les marchés environnants pour ramasser des restes de condiments offerts par des commerçants généreux. Ce mardi 23 septembre 2025, son objectif : préparer une sauce gombo. « Pauline, que veux-tu cuisiner aujourd’hui ? », lui lance Rasmata Konfé, une riveraine qui a pris l’habitude d’échanger avec elle, quand elle a les idées claires. « Du gombo », répond-elle le regard face au barrage. Pendant ces instants de discussions, qu’elle offre rarement aux passagers, ses paroles révèlent une mère de famille ‘’abandonnée » par ses tiers.
Pauline serait mère de 11 enfants, une réalité qui rend son histoire encore plus bouleversante. Une situation qui pousse à se poser les questions suivantes : « Où sont-ils ? Pourquoi rien n’est fait jusqu’à présent ? ».
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À défaut d’une aide extérieure, juste un arbre qui lui sert de toit, Pauline survit grâce à la générosité de quelques riverains qui lui offrent de la nourriture ou souvent de l’argent. Pour Rasmata Konfé, sa situation est inacceptable. « Que les bonnes volontés penchent un regard sur ce cas et également que sa famille cherche à la récupérer car elle est encore récupérable avec des soins adaptés, elle peut recouvrir son état normal »,

Des rumeurs laissent entendre que sa famille aurait déjà tenté de la ramener au foyer familial, sans succès. Mais pour Rasmata, ce refus n’est pas une excuse pour la famille la laisse toujours dans cet état. « Si elle a refusé de suivre, il fallait user de ruse. Il y a des somnifères inoffensifs, ou opter pour la négociation. C’est à sa famille de trouver un moyen », s’offusque-t-elle.
Amandine Somé, une autre riveraine, raconte avoir vu Pauline s’installer à cet endroit il y a plus de deux ans. « Quand je la vois, j’ai mal au cœur. Imaginez que ce soit votre propre mère qui erre ainsi dans la rue, sans toit ni dignité. Cette situation est inconcevable », lance-t-elle.

Elle plaide, tout comme Rasmata, pour une action collective afin de la sortir de l’errance et de lui offrir des soins appropriés.
À Ouagadougou, ou dans d’autres localités, elles sont nombreuses ces femmes dans la même situation. Tout ce qu’elle aurait voulu, une prise en charge médicale et psychologique. À ces situations répandues, le Ministère de l’Action humanitaire, d’ONG humanitaire, les bonnes volontés sont interpellées. Tous, d’ailleurs sont appelés à agir pour une société où la solidarité est prônée, une société qui ne ferme pas les yeux devant la vulnérabilité de ces femmes.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews