En cette période de fraîcheur au Burkina Faso, les champs maraîchers changent de visage. Moins favorable à certaines cultures, la saison froide profite néanmoins à d’autres légumes, dont la laitue. Dans les vergers et périmètres maraîchers de Tanghin à Ouagadougou, les producteurs s’adaptent aux conditions climatiques et aux contraintes d’accès à l’eau, portées par l’espoir d’une forte demande en cette période de fêtes de fin d’année.
Dans les jardins maraîchers, un constat s’impose : la laitue domine largement les planches de culture. Appréciée pour sa capacité à bien se développer en période de fraîcheur, elle bénéficie d’un climat moins ensoleillé et de températures pas trop hautes.

Rasmata Zida, maraîchère à la ceinture verte de Tanghin, menue de deux arrosoirs, elle s’active à ce que ses laitues aient suffisamment d’eau pour la journée. « C’est vraiment ce qui donne en cette période. Si nous cultivons autres pas adaptés, nous allons avoir des pertes », lance-t-elle. Pour elle, le froid favorise une bonne croissance des plants, donnant des feuilles bien formées et d’une belle qualité, « Ce que les gens aiment d’ailleurs », renchérit-elle.

Une diversification des cultures malgré une saison exigeante
Un peu plus loin, dans d’autres vergers, la laitue partage l’espace avec quelques plants d’oignon et de chou. Dans le champ de Justine Ouédraogo, en plus de la laitue, il y a également quelques plants de choux et d’amarante. » En cette période par exemple, nous cultivons la salade, le chou, l’oignon, la tomate… », cite t-elle.

Elle déplore cependant ses tomates, qu’elle a essayé mais qui n’ont finalement pas abouti. » J’ai aussi profité de cette période pour planter de la tomate. J’ai eu des belles feuilles mais pas de tomates », dit -elle avec sarcasme, avant de continuer » quand les premiers fruits sont apparues, elles sont toutes pourries ».

Même constat avec ses voisines, une situation observée depuis l’année précédente, qui n’a cependant pas d’explications concrètes selon elles.

Encore plus loin, près du barrage de Tanghin, la diversité est plus marquée. En plus de la laitue, on y retrouve l’amarante, l’oignon, la carotte et même la menthe. Ici, selon les maraichers, l’abondance de l’eau favorise la diversité des cultures. Surtout celles qui s’adaptent à la saison. Inoussa Simporé s’est démarqué cette année. Sur plusieurs planches de certains maraîchers, il fait parti de ceux qui ont eu l’audace pour cultiver la carotte. Tout son champ est décoré de plants naissants de carottes.

« Le froid est favorable à la carotte. Avec de l’eau du fumier, ca pousse très bien. Rendez-vous en fin janvier pour voir les premières carottes« , lance t-il.

Une période stratégique malgré les difficultés
Si la saison froide n’est pas considérée comme la meilleure de l’année pour le maraîchage, elle reste stratégique. Les producteurs se disent enthousiastes, notamment en raison de la forte demande en légumes frais durant les fêtes de fin d’année.

La laitue, selon les maraîchers, est très prisée à cette période et trouve facilement preneur sur les marchés. Même la tomate, bien que moins abondante, conserve une valeur commerciale intéressante, aux côtés des autres légumes frais.
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La principale difficulté évoquée par les cultivateurs, reste le manque de d’eau suffisante. L’absence de précipitations limite l’accès à l’eau et complique l’arrosage régulier des cultures. Une contrainte qui oblige les maraîchers à redoubler d’efforts et à s’organiser autour des points d’eau disponibles.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews




