Portugal : La Burkinabè Mounirah Bissiri sacrée meilleure thèse de doctorat au Prix REN 2025

La Burkinabè Amadou Mounirah Bissiri est désormais la toute première lauréate d’origine africaine à remporter le Prix REN 2025 de la meilleure thèse de doctorat au Portugal. Docteure en systèmes énergétiques durables de l’Université de Coimbra, elle a été distinguée le 4 décembre 2025 à Lisbonne pour un travail scientifique salué pour sa portée régionale et son approche innovante.

 La cérémonie de remise du Prix REN 2025 s’est tenue le 4 décembre 2025 à Lisbonne, en présence de la ministre portugaise de l’Environnement et de l’Énergie. Créé en 1995 par la société Redes Energéticas Nacionais (REN), ce prix récompense chaque année les meilleures thèses de doctorat et de master réalisées dans les universités portugaises dans le domaine des réseaux et systèmes électriques.

La thèse de Amadou Mounirah Bissiri, soutenue le 9 décembre 2024 avec la mention « Très honorable » et les félicitations du jury, est intitulée : « Catalyser l’intégration des énergies renouvelables variables dans le Système d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest-Africain : Perspectives issues de la planification de l’expansion des capacités de production et des infrastructures institutionnelles ».

Portugal : La Burkinabè Mounirah Bissiri sacrée meilleure thèse de doctorat au Prix REN 2025 2

Son travail porte sur l’intégration des énergies renouvelables au sein du Système d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest-Africain (EEEOA). Il propose un cadre interdisciplinaire combinant ingénierie, politiques publiques et régulation des marchés, afin d’optimiser la contribution des ressources solaires et éoliennes à la réduction du déficit énergétique et à la participation au marché régional de l’électricité. La chercheuse y développe notamment un modèle de planification à long terme du système électrique régional intégrant une optimisation géospatiale.

Les résultats de ses recherches montrent que la variabilité des énergies renouvelables peut devenir un levier de croissance et de résilience pour l’Afrique de l’Ouest, à condition d’investir dans des capacités de production flexibles et dans la gestion active de la demande. L’étude démontre également que des pays traditionnellement importateurs, comme le Burkina Faso, pourraient devenir exportateurs d’électricité durable grâce à une planification intelligente des systèmes énergétiques.

« Ma thèse remet en question une idée reçue : la variabilité du solaire et de l’éolien serait une limite. C’est au contraire une opportunité pour l’Afrique de l’Ouest », explique-t-elle, soulignant l’importance de la mutualisation régionale et des échanges transfrontaliers d’électricité.

C’est en effet, la  première fois qu’une thèse interdisciplinaire et qu’une lauréate d’origine africaine sont primées. La ministre portugaise de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, a salué des travaux apportant « des solutions concrètes » à l’intégration des énergies renouvelables dans les systèmes régionaux.

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Au-delà de la recherche, Mounirah Bissiri s’illustre également par son engagement en faveur du leadership féminin. Sélectionnée pour la première cohorte du Programme de bourses pour les jeunes femmes leaders africaines du PNUD et de la Commission de l’Union africaine, elle a travaillé au bureau du PNUD au Tchad entre 2019 et 2021.

Issue du Collège de Jeunes Filles de Loumbila, elle a suivi un parcours académique d’excellence entre la France, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et le Portugal. Elle est également auteure de 5 publications scientifiques internationales, dont l’une est citée dans le rapport 2022 du GIEC.

Source: Faso7

Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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