Autonomisation économique des jeunes filles et femmes : promesse en passe d‘être tenue par PROMESSE-FP

PROMESSE-FP est un projet conduit par le consortium Solidar Suisse -Educo-Aflatoun international. Il vise à améliorer l’accès des filles et des femmes des régions du Sahel, du Nord, de l’Est et du Centre Nord à un système éducatif et formation professionnelle de qualité. Une rencontre sur l’avancée dudit projet avec les partenaires et les bénéficiaires a eu lieu le jeudi 22 juin 2023 à Ouagadougou.

Financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burkina pour une durée de 44 mois (1^er mai 2021 au 31 décembre 2024), le projet « Promotion de l’accès des filles à un système éducatif et de formation professionnelle de qualité dans les régions du Sahel, du Nord, de l’Est et du Centre Nord du Burkina Faso (PROMESSE-FP)» intervient dans les domaines de la formation professionnelle, la promotion de l’éducation sociale et financière et la promotion des droits sexuelle et la santé reproductive. Il compte touché à terme 121 083 personnes dont 43 625 filles de 15-35 ans, 42000 garçons de 15-18 ans du post primaire et du secondaire, 1306 enseignants, 160 agents de santé et 33 992 hommes des villages de la zone d’intervention.

Après deux années de mise en œuvre et dans un contexte sécuritaire difficile qui ne favorise pas la visite terrain de certains partenaires, Solidar Suisse en que tant leader du consortium, a organisé cette rencontre dénommée ‘’Café de PROMESSE-FP” afin de faire un point de la mise en œuvre et des résultats du projet aux différents partenaires au Burkina Faso.

Des bénéficiaires satisfaits

À mi-parcours, on peut retenir ces quelques résultats :

• 10 centres d’éducation et de formation professionnelle (CEFP) mis en place avec 388 jeunes filles et femmes dont 131 de personnes déplacées interne-PDI (34%) formées en 2022 (sur la coiffure, la saponification, l’embouche ovine, la confection d’objets à base perles, l’éducation sociale et financière, l’entrepreneuriat, etc.) ;
• 1370 filles dont 499 PDI (36%) bénéficiaires de la formation courte durée dans des ateliers de maitres artisans modèles sur divers métiers (tissage, saponification, coiffure, énergie solaire, mécanique 02 roues, laiterie, etc.) ;
• Mis en place de 388 groupes VSLA (Associations villageoises d’épargne et de crédit) regroupant 10.823 filles et femmes dont 3443 PDI (31.81%) avec un montant de 251 519 365 FCFA d’épargne mobilisé au 31 décembre 2022 ;
• 1235 bénéficiaires outillées à l’usage des TIC pour la promotion de leurs activités ;
• Mise en place de 50 clubs Aflatoun dans 40 établissements pilotes et 10 CEFP (pour l’organisation régulière de séances de sensibilisation de leurs pairs sur les bonnes aptitudes sociales, la gestion des finances ainsi que la gestion de la santé sexuelle et reproductive.)
• Processus de plaidoyer en cours pour l’intégration de l’éducation sociale et financière (ESF) dans les curricula des enseignements au Burkina Faso, etc.

Pour Delphine Kaboré, bénéficiaire de PROMESSE-FP dans la région du Centre-Nord, cette initiative a été d’une grande aide pour elle et sa famille. Elle est parvenue grâce au projet à ouvrir un salon de coiffure et à faire parallèlement du commerce. « J’ai bénéficié d’une formation avec PROMESSE-FP. J’ai appris à faire du savon, des objets de décoration à base de perles et à coiffer. Grâce à cela, aujourd’hui je suis propriétaire d’un salon de coiffure et je vends aussi du savon et des objets en perles », se réjouit-elle.

Quant à Sidonie Sawadogo, déplacée interne de la région du Centre-Nord, bénéficiaire, la formation en saponification été très bénéfique pour elle et lui a permis de subvenir à ses besoins. « Quand j’ai entendu parler du projet j’étais réticente au regard de ma situation de déplacée interne démunie. Mais avec les conseils des animatrices j’ai accepté et aujourd’hui je ne regrette pas. Je parviens grâce à la fabrication et la vente du savon kabakourou et des beignets à prendre soins de ma famille », dit-elle émue.

Des partenaires se réjouissent à mi-parcours

Maarten Van Den Bosch, chef de coopération à l’Ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso a salué l’importance d’un tel projet et se réjouit des résultats engrangés à mi-parcours. « Avec cette rencontre, mon équipe et moi avons pris connaissance des résultats engrangés. On a pu voir beaucoup de jeunes filles et de femmes qui ont bénéficié des formations données. Avec les exemples de bénéficiaires qui ont pu se réaliser après la formation, je ne peux qu’être content », a- t-il fait savoir.

À en croire Isaac Diapa, directeur régional de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi de la région de l’Est, les formations en entrepreneuriat et le suivi des bénéficiaires sont assurés par les services de la direction régionale. « Nous assurons les formations en entrepreneuriat, nous suivons les centres de formations professionnelles afin de nous rassurer qu’ils respectent les référentiels. Ces référentiels sont des documents techniques basés sur des modules de formation. Cela nous permettra d’être sûr que le bénéficiaire recevra la formation demandée » explique-t-il en précisant être satisfait des résultats à mi-parcours.

Des motifs de satisfaction à mi-parcours

A 18 mois de la fin du projet, Dieudonné Zongo, représentant pays de Solidar Suisse estime que les objectifs seront atteints. Pour lui, avec les résultats déjà engrangés, il y a des motifs réels de satisfaction. « Quand nous voyons que les filles et les femmes arrivent à produire, à entreprendre et à même utiliser les réseaux sociaux pour faire du commerce, c’était inimaginable dans notre contexte d’insécurité mais nous pensons que les objectifs sont en train d’être atteints », dit-il satisfait.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews