Bobo : Évangéliste, il se fait passer pour un magistrat militaire envers sa copine et se retrouve au TGI

Amour, mensonge et réseaux sociaux. Adrien (nom d’emprunt), évangéliste de profession, répondait des faits d’usurpation de titre pour s’être fait passer pour un magistrat militaire auprès de sa copine rencontrée sur Facebook. Il a été jugé le vendredi 10 octobre au Tribunal de Grande Instance de Bobo.
Adrien (nom d’emprunt), évangéliste est devenu magistrat militaire par amour.
Tout a commencé courant 2024, lorsque Adrien fait la connaissance de Laurence (nom d’emprunt) sur Facebook. Très vite, la relation virtuelle prend une tournure amoureuse. Pour séduire sa conquête, l’évangéliste affirme vivre à Ouagadougou et travailler comme magistrat militaire. L’homme, visiblement habile avec les mots, réussit à gagner la confiance de sa dulcinée.
Les échanges s’intensifient et Adrien promet même à Laurence un avenir radieux, lui confiant qu’il allait bientôt être nommé dans la justice française et qu’ils s’y installeraient ensemble. Mais lorsque la jeune femme décline cette proposition, une dispute éclate avant que le couple ne se réconcilie.
Le mensonge qui mène à la chute
Désireux d’officialiser leur relation, Adrien décide de se rendre à Bobo-Dioulasso le 31 août 2025 pour rencontrer la famille de sa compagne. À son arrivée, il se présente fièrement comme magistrat militaire. Mais le scénario tourne court. Le cousin de Laurence, gendarme de profession, engage la conversation avec le prétendu magistrat et remarque rapidement ses incohérences. Soupçons, vérifications, puis arrestations. Le magistrat autoproclamé est confondu et conduit devant les autorités.
Durant l’enquête comme au procès, Adrien reconnaît les faits. Interrogé sur ses motivations, il déclare. « J’ai eu une déception amoureuse par le passé. Je voulais savoir si elle m’aimait pour ce que je suis, pas pour ce que je fais », a-t-il déclaré à la barre.
Hélas, sa justification n’a pas convaincu le tribunal. Le président lui a sèchement rétorqué. « Au contraire, si tu voulais tester ses sentiments, il fallait lui dire que tu gagnais 25 000 F CFA par mois », a-t-il lancé.
Pour le ministère public, il ne faisait aucun doute qu’Adrien savait pertinemment qu’il n’était pas magistrat militaire. Le procureur a donc requis 12 mois de prison et 500 000 F CFA d’amende, le tout assorti de sursis.
Quant à sa dulcinée, elle simplement demandé à ce que Adrien reste loin d’elle.
Selon Justice Infos Burkina, le tribunal a finalement déclaré Adrien coupable d’usurpation de titre, le condamnant à 12 mois de prison avec sursis et 500 000 F CFA d’amende ferme.
Annick HIEN/MoussoNews



