Burkina : 25 journalistes formés sur la désinformation et les poursuites judiciaires

Du 3 au 4 septembre 2025, le Réseau des Journalistes Commis d’Office (JCOM), en partenariat avec l’International Development Law Organization (IDLO), a organisé une formation à Ouagadougou. 25 journalistes et communicateurs y ont pris part pour renforcer leurs connaissances sur la désinformation et les suites judiciaires, avec pour objectif de promouvoir un journalisme professionnel, responsable et éthique.
Pendant deux jours, la capitale burkinabè a été le théâtre d’une session de renforcement de capacités au profit de 25 journalistes et communicateurs. L’initiative, portée par le Réseau des Journalistes Commis d’Office, visait à outiller les professionnels des médias face aux défis de la désinformation et à leur donner une meilleure compréhension des poursuites judiciaires.

L’objectif principal de cette formation a été d’amener les participants à mieux cerner les mécanismes de diffusion de fausses informations et les conséquences légales qui peuvent en découler. À travers des échanges, des présentations et des travaux pratiques, les participants ont exploré les notions d’enquête, de poursuite, d’instruction et de jugement dans le cadre pénal, tout en renforçant leurs connaissances sur la diffusion d’informations justes et fiables.
Deux communications majeures ont structuré la formation. La première, animée par Gabriel Kambou, journaliste et formateur, a porté sur « La désinformation, un défi pour le journalisme ». Il a introduit les concepts clés, notamment la désinformation qui est la diffusion intentionnelle d’informations fausses pour manipuler ou nuire. La mésinformation qui est la diffusion involontaire d’informations erronées et l’information malveillante, qui consiste à divulguer des informations véridiques dans l’intention de nuire.

Gabriel Kambou a souligné l’impact des réseaux sociaux dans la prolifération des fausses nouvelles.
« Le journaliste, par principe, travaille pour informer, sensibiliser et divertir le public. Mais aujourd’hui, il partage cet espace avec une multitude d’acteurs grâce aux réseaux sociaux, où chacun peut devenir diffuseur d’information. Malheureusement, cette démocratisation favorise la propagation des fake news », déplore t-il.

Par le biais de la formation, il a insisté sur la nécessité pour les journalistes de restaurer la confiance du public en redevenant des références crédibles.
« Il est important que les journalistes puissent repartir avec les bases et recentrer leur rôle au cœur de l’information », a-t-il indiqué.
La seconde communication a porté sur les suites judiciaires liées à la désinformation. Les participants ont été initiés aux notions juridiques telles que l’infraction, la diffamation, la propagation de fausses nouvelles, la calomnie, l’atteinte à la vie privée, ainsi que la cybercriminalité.

Des cas pratiques ont été présentés pour leur permettre d’appréhender concrètement ces concepts et de comprendre les enjeux légaux qui entourent leur métier.
Pour Abdoul Fhatave Tiemtoré, l’un des participants, cette formation constitue pour eux, journaliste, une opportunité précieuse.
« En tant que journaliste, il est toujours important de se former, de se mettre à niveau et d’être à la hauteur de nos responsabilités et des enjeux du métier », a-t-il indiqué.

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La session s’est conclue par la remise d’attestations aux participants. Ces derniers repartent désormais mieux armés pour lutter contre la désinformation et assurer la diffusion d’une information vérifiée et avec des sources fiables.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews