« Certaines personnes se cachent derrière la journée du 15 mai pour pratiquer l’excision » Mariam Lamizana

À Bobo-Dioulasso, lors d’une conférence de presse, l’ancienne ministre de l’Action sociale, Mariam Lamizana, a dénoncé une instrumentalisation de la Journée des coutumes et traditions du 15 mai par certains individus pour justifier la pratique de l’excision. Elle appelle à une mobilisation renforcée, notamment des jeunes, pour éradiquer cette violence d’ici 2030.


« En janvier dernier, on nous a parlé du cas d’une femme qui excisait à Bobo-Dioulasso au vu et au su des gens. Il semble qu’elle aurait dit qu’avec la journée du 15 mai, il est désormais autorisé d’exciser parce qu’on a dit de faire un retour à nos traditions ».

Ces propos, rapportés par Mariam Lamizana, illustrent une inquiétante dérive. L’ancienne ministre de l’Action sociale et militante de longue date contre les mutilations génitales féminines (MGF) s’est insurgée contre cette « mauvaise interprétation » de la Journée des coutumes et traditions, célébrée chaque 15 mai au Burkina Faso.

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Mariam Lamizana Crédit photo: Lefaso.net

Elle s’est exprimée le mercredi 7 mai 2025 lors d’une conférence de presse à Bobo-Dioulasso sur le thème : « Lutte contre l’excision : rôle de la jeunesse », dans le cadre des activités marquant le 20e anniversaire du décès du général Sangoulé Lamizana. Une série d’initiatives est organisée du 5 au 11 mai, avec une attention particulière portée à la lutte contre l’excision.

Au Burkina Faso, l’excision reste une pratique toujours ancrée, malgré son interdiction légale depuis 1996. Le pays, pionnier en la matière, a renforcé sa juridiction avec la révision du Code pénal en 2018. Désormais, les peines vont d’un à dix ans de prison, assorties d’amendes pouvant atteindre un million de francs CFA. En cas de décès, la peine d’emprisonnement peut grimper jusqu’à douze ans.

Mais ces efforts restent insuffisants. Selon Mariam Lamizana, la situation sécuritaire actuelle a contribué à l’extension de la pratique, notamment dans les zones urbaines, où les populations déplacées continuent de perpétuer certaines traditions.

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La conférence a également été l’occasion de rappeler l’objectif fixé : mettre fin à l’excision d’ici à 2030. Un combat que Mariam Lamizana dit mener jusqu’au bout de ses forces.

Les conférenciers ont invité les médias à jouer pleinement leur rôle en diffusant une information juste et en déconstruisant les fausses croyances qui entourent encore cette pratique.

Source : Lefaso.net

Résumé de Diane SAWADOGO/MoussoNews

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