Chantal Zongo/ Ouoba, maîtresse des saveurs locales à Ouagadougou

Ancienne coiffeuse, Chantal Zongo/ Ouoba a troqué ciseaux et peignes contre marmites et louches. Après près de trente ans passés dans un salon de coiffure, elle a transformé son local en restaurant de mets traditionnels burkinabè. Du gnon, du Gonré, du Zamnin, Babenda, Koumvando, Kininbdo, le Tô…, entourée de 8 femmes qu’elle emploie, elle fait le bonheur d’une clientèle fidèle grâce à ses plats authentiques et abordables.
C’est dans les années 1980 en Côte d’Ivoire que Chantal Zongo/ Ouoba embrassait une carrière de coiffeuse. « Je suis allée me former dans la coiffure en Côte d’Ivoire dans les années 80 jusqu’en 1986 », se souvient-elle. A son retour, elle ouvrit son propre salon de coiffure jusqu’en 2013. Mais les longues journées à commencer tôt et finir tard ont fini par user ses forces. « Je commençais très tôt et finissais très tard. Ce n’était pas facile. J’ai donc décidé d’arrêter et de me tourner vers un autre domaine », confie-t-elle.

Une reconversion réussie
Plutôt que de fermer son salon, Chantal Zongo a choisi de le transformer en restaurant. Une transition progressive mais, c’était sans doute le meilleur choix.
Le pari est largement gagné. Chaque jour, dès 3h du matin, Chantal et son équipe de huit femmes s’activent pour que, à 11h, les plats soient prêts à être servis. Sur ses marmites fument des spécialités qui rappellent l’âme du terroir burkinabè : gnon, gonré, zamnin, babenda, koumvando, kininbdo, gonssala, sans oublier le riz sauce pâte arachide, « que les Burkinabè aiment trop », dit-elle en riant.

Une organisation bien huilée
Chaque jour, Chantal Zongo et son équipe s’activent dans les tâches à partir de 3h du matin, pour que les plats soient prêts à 11 heures, avec au total, 8 femmes qui travaillent avec elle.
Avec des plats à partir de 500 FCFA, elle a su rendre accessibles ces mets traditionnels, attirant une clientèle fidèle et variée. « Quand je vois quelqu’un manger avec appétit et repartir satisfait, cela me fait chaud au cœur », avoue-t-elle, sourire bienveillant aux lèvres.
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Des plats succulents, les clients ne tarissent pas d’éloges envers Chantal Zongo, dont certains prennent plaisir à l’apeller affectueusement « Mamie » ou « Maman ».
Cela fait plus de 10 ans que Madame Traoré mange chez Chantal Zongo. Son service n’étant pas loin de son restaurant, elle profite de ses pauses pour se ressourcer. « Je finis toujours mes assiettes satisfaites. A chaque fois je me dis, ‘’ demain je suis encore là’’ et c’est ainsi que ça fait pratiquement plus de 10 ans que je mange ici », affirme-t-elle. Tout comme Madame Traoré, Ibrahim Ouédraogo profite toujours de ses pauses au service, pour venir manger chez « son esclave » (parenté à plaisanterie), comme ils aiment se taquiner. « J’ai découvert sa nourriture depuis 2022. Ici j’ai toujours l’embarras du choix entre le Koumvando, le Gnon, le Gonré…, j’aime tout », dit-il avec un sourire.

Constat similaire chez David Ouédraogo, un habitué et client fidèle de Chantal. « Je suis régulier, tous les jours je mange ici. J’aime beaucoup les feuilles, Kininbdo, Koumvando, j’aime beaucoup. Sa nourriture est douce, c’est naturel, ce n’est pas trop gras, pas trop salé, pour moi c’est thérapeutique ce que je mange ici. Je lui souhaite bon vent, beaucoup de clientèle surtout », lance-t-il.

Même si les défis ne manquent pas, Chantal Zongo préfère se concentrer sur son travail. « Chaque fois, on demande à Dieu de mettre sa main sur ce que nous faisons », dit-elle avec sérénité. Malgré quelques clients difficiles, elle garde le sourire et continue de servir avec passion.
Son souhait ? : que ses enfants prennent la relève. « Ils m’aident déjà et je souhaite qu’ils puissent un jour continuer ce que j’ai commencé », espère-t-elle.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews