Commission sur le statut des femmes à News-York : la déclaration de Roger Ouadeba, Directeur Exécutif de l’Association pour la Promotion des Droits des Jeunes.

Faisant suite à votre droit de réponse suite à l’écrit intitulé « CSW2023, des femmes arnaquées en larmes au Burkina » publié sur MoussoNews le 28 février 2023,  moi, Directeur Exécutif de l’Association pour la Promotion des Droits des Jeunes (APDJ), viens par la présente apporter ma déclaration. Je précise que je m’appuie pas sur la parution ni sur les propos des femmes interviewées, mais seulement sur mon propre vécu dont je dispose de bien de preuves humaines et matérielles.

Commission sur le statut des femmes à News-York : la déclaration de Roger Ouadeba, Directeur Exécutif de l’Association pour la Promotion des Droits des Jeunes. 2

Ceci dit, le ministère n’est pas le seul qui détient l’existence et le mode de fonctionnement de la Commission de la Condition de la Femme des Nations Unies (CSW) et, partant, des personnes morales et physiques y participent sans avoir recours au ministère. C’est d’abord une précision de taille.

Cette année, le ministère, par sa Secrétaire Générale, a publié, le 23 janvier, une note invitant toute présidente d’association féminine légalement reconnue, a présenté avant le 20 janvier la liste de ses représentants mais de savoir que les frais de participation sont entièrement à la charge de l’association et que le représentant doit être à mesure d’apporter sa contribution aux travaux de la session et rendre compte à sa base au retour. Il y’avait deux numéros donnés pour tout besoin d’information complémentaire. Jusqu’ici tout est limpide.

Par la suite, un groupe Whatsapp a été créé et les représentants inscrits sont appelés à une rencontre où il est ressorti que le rôle du ministère n’est pas de financer la participation mais de faciliter les formalités qui y sont liées. C’est ainsi que dans ce groupe où ce sont seulement les deux administrateurs qui peuvent y laisser un message, les gens reçoivent quelques jours après, précisément le 06 février, une demande de confirmation avant le mardi 7 à 10h directement sur la plateforme afin de permettre d’introduire la demande de visa à l’ambassade des USA. Et le 7, on annonce que la liste est défensivement close à 12h30mn. Tout ce travail est piloté par monsieur Baouar du ministère.

Cependant, on note que les 9 et 10, il y a eu des retraits d’inscrits (17) et des ajouts de nouveaux inscrits (14).

Le 10 février, le ministère annonce avoir effectué le dépôt de la demande de visa à l’ambassade mais par soucis de protéger les données à caractères personnels, la liste ne sera pas publiée. Curieux. Tout le monde s’est inscrit via la plateforme, pourquoi donc ne pas publier la liste qui ne fait pas ressortir des données autres que ce que chacun sait de l’autre.

Le 14 février, les instructions pour envoyer une photo format visa américain et la première page du passeport à un certain IDO à New York  ont été données dans le groupe ainsi que la procédure pour remplir le formulaire de demande de visa sans autre détail.

A partir d’ici, dire que le ministère dément formellement les allégations donne une constipation à la fois insolente et satanique. Tout le monde sait que l’ambassade ne donne plus de rendez-vous depuis plus de deux ans et vous aussi. Les gens se sont engagés parce qu’à la rencontre de l’immeuble Baoghin, les représentants du ministère on dit que leur rôle est d’accompagner les postulants pour l’obtention des visas. Si non, pourquoi le ministère rassemble les gens ? Il fallait simplement annoncer l’opportunité et préciser que chacun se débrouille sans le ministère.

Ensuite, quand on a commencé à remplir le formulaire, on demande le nom, l’adresse mail et le numéro de téléphone de notre contact à New York.  On appelle au ministère et on nous dit de mettre le nom de IDO. On lui écrit inbox pour lui demander de nous communiquer les détails demandés et malgré les relances, on reste sans suite pendant quatre jours. Deuxième inquiétude.

Je décide alors d’aller au ministère et on me met en contact avec l’administrateur du groupe Whatsapp monsieur Baouar à qui je me présente et lui dit l’objet de ma présence: Je suis ici par rapport à la participation de nos membres à la CSW67, car il y a certaines difficultés notamment le remplissage du formulaire de la demande de visa et l’absence de la liste envoyée à l’ambassade pour être certain que les noms s’y trouvent. Il me demande si l’on a déjà envoyé la photo et la première page du passage, je dis oui. Il prend alors une liste posée devant lui, vient vers moi en feuilletant et repart fouiller pour revenir avec une autre liste où il me montre les noms sans me permettre de voir l’intitulé et la signature. Ensuite, il tente de rentrer en communication avec IDO et me dit qu’il me reviendra plus tard dans la soirée. Et il appelle une dame au ministère des affaires étrangères avec laquelle il communique sur leur participation à la CSW67. Mais je me garde de décrire ce que j’ai entendu ici pour l’instant.

Je suis donc reparti et attendre huit jours sans suite. Je le rappelle le huitième jour  vers 8h et il me dit qu’il me revient tout à l’heure. 12h sonnantes, rien. Je me déplace au ministère et il est absent ; un de ses collègues l’appelle et il me dit qu’il va me rappeler. 30mn après, rien. Je le rappelle et il me dit qu’il va m’envoyer un numéro. Quand le numéro est venu, je lui ai écrit que je ne vais pas appeler cette dame car depuis trois semaines elle ne décroche pas, ne réponds aux messages et est absente de son bureau sur la route de Koubri.

Je suis alors rentré pour voir le secrétaire général qui était lui aussi absent. Je remplis une demande d’audience et trois jours après, sans suite, je repars et la secrétaire me dit qu’elle a dit de me référer vers la Directrice Générale du Genre. La même dame. Je lui ai dit que c’est parce que justement on ne peut l’avoir que je suis monté plus haut. Mais le SG était dans son bureau, nous entendait et n’a rien dit. La secrétaire m’oriente alors vers un autre monsieur qui me dit qu’il ne peut pas intervenir car il y a des personnes chargées de cette tâche et il me ramène chez Baouar. Encore.

Je lui dis : monsieur Baouar, on dirait que vous nous prenez comme des animaux domestiques avec lesquels vous pouvez jouer comme bon vous semble. Est-ce que ce n’est pas mieux de nous dire ce qui se passe très clairement ? Je suis venu plusieurs fois et je vous ai expliqué notre problème particulier et vous passez le temps à me tourner comme une bourrique, venant de votre ministère, vous pensez que c’est bon ainsi ? On revient de l’ambassade qui dit vous avoir envoyé une correspondance par rapport à cela. Qu’en est –t-il exactement ? Il dit qu’il n’est pas au courant et fait des appels pour finalement me dire qu’ils sont à la recherche du courrier et qu’il me reviendra. Quelques heures après, il me dira que la DGG va m’appeler dans peu de temps ; et ce peu de temps est une éternité comme « le retour de Jésus Christ » car elle ne m’a toujours pas appelé jusqu’ cette minute où je rédige ce contenu.

Mais faisons une halte ici pour vous situer dans d’autres détails. Lorsque la note est sortie, la présidente de l’association a adressé des correspondances à des organismes pour demander des appuis pour sa participation. L’UNICEF a répondu nous demandant de prendre attache avec le ministère pour sa prise en compte car il a déjà donné 4 places pour les associations. Quand elle est arrivée le lendemain au ministère, il n’y avait pas son nom sur la liste officielle. Pourtant, c’est la Directrice Générale du Genre qui a envoyé le formulaire d’inscription, qui l’a ensuite récupéré et confirmé que son nom y est inscrit. Et après l’appel de l’UNICEF son nom disparait alors qu’elle était troisième sur le formulaire. HUMM. J’appelle la DGG qui ne répond pas et plus jusqu’à ce jour.

Heureusement, on insère son nom, ou du moins je le suppose, et on continue.

Monsieur le ministère, j’ai fait savoir à monsieur Baouar que l’association a déposé chez vous une demande de partenariat technique et financier pour un programme en faveur des adolescentes et des jeunes filles scolarisées pour mettre fin aux violations sexistes et aux grossesses en milieu scolaire. Et c’est un des motifs supplémentaire du déplacement de la présidente car nous avons estimé que Ouagadougou n’est pas prioritaire dans notre action parce que la grande partie de ces violations se passent en province. Mais le budget alloué par notre partenaire américain FMF ne suffira pas. Le partenaire a alors dit de puiser dans sa subvention, qui est flexible, pour venir et il va essayer de nous mettre en contact avec d’autres partenaires potentiels.

Monsieur Baouar m’a accompagné dans un des services technique et ensuite au service courrier qui dit que le dossier est parti dans une direction pour étude et qu’on reviendra vers nous très prochainement.

Alors, pourquoi,  par rapport à la CSW67, on ne peut pas être clair. Est-ce que c’est difficile de dire aux gens que le ministère n’intervient nulle part comme dit clairement que chacun se prend en charge pour le déplacement. Pourquoi avoir tourné les gens en ridicule jusqu’à la dernière minute ?

Si le ministère ne doit pas s’occuper de la société civile, pourquoi avoir demandé des prises en charge pour leurs membres au sein des organismes ?

Franchement, venant d’un ministère qui doit solidariser, humaniser, réconcilier, promouvoir le genre et protéger la famille, je pense que votre droit de réponse nous donne une diarrhée à la fois virulente et sanguinolente mais il est aussi une insulte à certaines autorités. Et si l’on sait que, avec les technologies actuelles, les photos et copie de passeports envoyés peuvent être des soucis majeurs pour chacun, je crois que vous êtes allez beaucoup trop loin.

Mais je vais couper court et vous demander deux choses qui doivent être publiées comme votre droit de réponse :

  1. Puisque vous semblez croire que vous avez raison et que vous êtes intègres dans cette affaire, publiez-nous la liste officielle définitive, signée par la ministre, de la délégation Burkinabè qui vient de s’envoler. Elle doit être disponible avec tous les détails possibles côté société civile.
  2. Dites-nous aussi quels sont les bénéficiaires de la société civile par rapport aux subventions accordées par les organismes et aussi quels ont été les critères qui ont prévalu à leur choix et comment ils ont bénéficié de l’accès à l’ambassade pour leur entretien.

S’il n’y en a pas aussi, dites-nous pourquoi et à quoi vont servir ces ressources.

Je finis en disant que : quand tu envoies quelqu’un en mission que tu penses être simple et que des difficultés se présentent, il faut d’abord jouer la carte polie de l’apaisement car tu ne sais pas ce que ton envoyé a pu créer comme problème là-bas. Bonne suite à tous et nous restons en attente.

OUADEBA Roger, Directeur Exécutif de l’Association pour la Promotion des Droits des Jeunes.

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