Couvre-feu au Burkina Faso : Une infirmière brutalisée à Magourou par des policiers, un CSPS fermé et des habitants mécontents

Des habitants du village de Magourou, situé à moins de 10  kilomètres de Garango dans le Boulgou, ont manifesté ce 28 mai 2020 devant la mairie pour protester contre la fermeture du CSPS après des violences exercées par des agents de police sur une infirmière au sein du CSPS à l’heure du couvre-feu.  

Des habitants mécontents ont manifesté à la mairie de Garango, ce 28 mai 2020, a appris Burkina24 de source locale. Ils protestent, entre autres, contre la fermeture du CSPS de Magourou après une violence exercée sur une infirmière par des agents de police pendant le couvre-feu.

Les faits ont eu lieu dans la nuit du 26 au 27 mai 2020. Selon la version donnée par Aminata Ouédraogo, agent itinérant de santé, jointe au téléphone par Burkina24, elle a été sollicitée la nuit par une accoucheuse pour aider une parturiente.

A son retour de la maternité, sur le chemin de son domicile qui se trouve dans le périmètre du CSPS, elle a reçu au visage des jets de lumière d’une torche. Jugeant qu’il s’agissait de jeunes gens qui avaient l’habitude de s’asseoir à cet endroit, un débit de boisson, elle dit avoir eu des propos pour signifier sa désapprobation. « C’est quelle manière ça ? C’est quelle impolitesse ça ? Je ne suis pas un enfant de votre famille« . Ce sont les mots que l’infirmière affirme avoir dits.

Coup de cordelette

Arrivée à son domicile, deux hommes se sont présentés comme étant des agents de police. Lorsqu’elle a ouvert sa porte, elle affirme avoir reçu un coup de cordelette de la part d’un des agents de police, qui lui ont ensuite reproché de se promener en pleine nuit malgré le couvre-feu. « Lorsque j’ai ouvert ma porte, je n’ai pas pu dire quelque chose  et l’autre (agent de police) a commencé à me tabasser« , dit-elle.

Elle leur a expliqué qu’elle était allée assister en urgence une sage-femme. De plus, elle a avancé l’argument selon lequel son domicile se trouve dans l’enceinte du CSPS.

Malgré ses affirmations et la présentation de sa carte d’identité, les policiers lui auraient intimé de se coucher au sol. Devant son refus, ils auraient exprimé l’idée de l’embarquer  au  commissariat. Aminata Ouédraogo a indiqué à Burkina24 avoir accepté d’y aller, mais a d’abord fait comprendre qu’une parturiente, toujours sur la table d’accouchement, risquerait de subir les conséquences de son absence. C’est sur ce fait que les agents de police ont pris congé.

Le lendemain, Aminata Ouédraogo dit avoir porté plainte à la gendarmerie. Le CSPS est depuis lors fermé, suscitant la colère des habitants qui ont tenu à le faire savoir à la mairie, ce 28 mai 2020, selon une source locale.

Burkina24 a contacté la police nationale et est dans l’attente de sa version des faits.

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