Croyances et traditions : Des mets qui « ne réussissent pas » quand une femme est indisposée

Dans de nombreuses cultures africaines, il existe une croyance persistante selon laquelle certains mets ou boissons ne réussiraient pas lorsqu’ils sont préparés par une femme en période de menstrues. Ces pratiques, transmises de génération en génération, sont souvent enveloppées d’un voile de mystère et perçues comme des vérités quasi sacrées dans plusieurs communautés. Les plats concernés sont généralement réputés délicats, sensibles aux moindres variations d’environnement… ou d’énergie.

Le yaourt et le dégué

Ces préparations à base de lait fermenté notamment le dégué, fait de mil ou de couscous mélangé à du yaourt ou du lait caillé exigent un équilibre précis entre température, propreté et fermentation. Selon la croyance populaire, une femme en période menstruelle ne parviendrait pas à réussir ces mets : la fermentation ne se fait pas, le goût est altéré, le lait caille mal, le mélange devient gluant ou même dégage une odeur désagréable.

Le dolo, une boisson traditionnelle délicate

Fabriqué à partir de mil ou de sorgho, le dolo (bière locale) suit un processus rigoureux : brassage, fermentation, cuisson. Il est courant d’entendre que si une femme indisposée intervient à l’une des étapes, la boisson « tourne mal » : la fermentation est ratée, le goût devient amer ou l’ensemble est tout simplement impropre à la consommation.

Le jus de souchet (ou ochata)

Bien que plus simple à réaliser, ce jus n’est pas exempt des croyances. Des cas sont rapportés où la macération aurait mal tourné où le goût aurait changé de manière inexplicable lorsqu’il est préparé par une femme en règles. Dans certains cas, on observe des odeurs de fermentation ou une texture gluante comme la sauce gombo.

Croyances et traditions : Des mets qui « ne réussissent pas » quand une femme est indisposée 2
Jus de souchet, dolo, deguè, yaourt ce sont certains mets qui rateraient que lorsque la femme est en règle.

Lire aussi: Société : Quand les menstruations gâchent des plats comme le « Fonio, Gonré, Gnon » – Mousso News

Ces récits varient selon les régions et les familles, mais ils restent fortement ancrés dans l’imaginaire collectif. Ils traduisent une relation complexe entre traditions, tabous et perceptions du corps féminin.

Maïmouna Nadia Djibo (Stagiaire)/MoussoNews

Partagez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *