Le tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso a examiné, le 22 décembre 2025, une affaire d’une cruauté sans nom. Jacob, un cultivateur de 26 ans, est accusé d’avoir froidement assassiné et mutilé le fils de son créancier pour satisfaire les demandes de trafiquants d’organes. Le parquet a requis la prison à vie.
Le seul tort de Moumouni (nom d’emprunt) a été d’aller recouvrer une dette pour le compte de son père. Les faits se sont déroulés en septembre 2025 à Zamakologo.
Tout commence par une banale affaire de dette. Jacob, acculé par plusieurs créanciers, doit rembourser une somme d’argent à un nommé Aziz. Ce dernier, ne pouvant se déplacer, mandate son fils Moumouni pour récupérer les fonds à Dandé.
À son arrivée, le jeune émissaire est accueilli par Jacob. Sous prétexte de l’heure tardive, l’accusé convainc sa future victime de passer la nuit sous son toit. Un dernier appel de Moumouni à son père confirme la rencontre. Ce sera le dernier signe de vie du jeune homme. Inquiet du silence prolongé de son fils et de l’impossibilité de joindre le débiteur, Aziz finit par donner l’alerte.
L’enquête de la gendarmerie ne tarde pas à révéler l’horreur : un corps démembré est découvert à la périphérie du village. Jacob, qui tente d’abord de simuler l’innocence en affirmant avoir attendu en vain à la gare, finit par s’effondrer face aux évidences.
À la barre, l’accusé a livré son récit. Loin d’un crime passionnel ou d’une dispute qui aurait mal tourné, il a avoué avoir attiré Moumouni dans une zone isolée sur une motocyclette. « J’ai fait semblant de vouloir me soulager », a-t-il expliqué froidement, avant de frapper le jeune homme mortellement avec un gourdin.
L’atrocité ne s’arrête pas au meurtre. Jacob a reconnu avoir mutilé le cadavre pour répondre à une « commande ». Selon ses dires, des trafiquants d’organes lui auraient promis une fortune en échange de parties spécifiques ; la tête, les membres supérieurs et les parties génitales. « C’est ce qui m’avait été demandé », a-t-il lâché devant des juges face à ses propres contradictions.
La perpétuité en ligne de mire
Pour le ministère public, le dossier ne souffre d’aucune ambiguïté. Le procureur a martelé la présence de tous les éléments caractérisant l’assassinat : la préméditation (le plan était mûri), le guet-apens (la victime a été attirée dans un piège) et une violence extrême.
Invoquant les articles 512-11 et 512-15 du Code pénal, le parquet a requis la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de Jacob, estimant que seule cette peine maximale serait à la mesure de la barbarie commise.
Le sort de Jacob est désormais entre les mains de la cour. Le délibéré est attendu pour le 12 janvier 2026.
Source : Justice Infos Burkina
Annick HIEN/ MoussoNews




