L’école primaire publique Tanghin Barrage A située au secteur 17 de Ouagadougou est entièrement dirigée par des femmes, de la Directrice aux institutrices. Entre solidarité, innovation pédagogique et résultats satisfaisants, cette équipe de 12 enseignantes et 3 stagiaires incarne un modèle de leadership féminin se donnant pour tâche d’offrir aux jeunes apprenants une éducation de qualité.
Mercredi 4 juin 2025 à l’école primaire et publique ‘’Tanghin Barrage A’’. Dans une salle de classe vide de l’école, des éclats de rires résonnent. Autour d’une table, une dizaine d’enseignantes discutent, sourires aux lèvres, dans une ambiance détendue. Plus que des collègues, ce sont des copines, des « potes », comme elles aiment le dire. L’école Tanghin Barrage A compte aujourd’hui 12 enseignantes titulaires et 3 stagiaires mobilisées.

À la tête de cet établissement, Léontine Sawadogo/Silga. Nommée Directrice en 2023 par la Circonscription d’Éducation de Base, sa gestion, fondée sur la démocratie et la décentralisation des décisions, implique chaque enseignante dans les décisions au sein de l’école.

Grâce à ce management participatif, l’école a obtenu des résultats remarquables : un taux de succès au CEP de 100 % en 2022 et en 2024.
Sous son leadership, l’équipe pédagogique a introduit des activités intra- et extra-scolaires à leur endroit et aussi pour les apprenants.
Les enseignantes se sont inscrites à une formation en saponification afin de les transmettre en retour aux élèves de CM. En sport et culture : L’école a brillé aux compétitions de l’Organisation du Sport à l’École Primaire, les filles sont classées 3ᵉ et les garçons ont été vainqueurs de la Coupe. Ils ont été managées par leurs enseignantes. Sur le volet culturel, les institutrices ont décidé aussi de monter une troupe théâtrale.
Des enseignantes aux multiples casquettes
Alizèta Saré, institutrice en CM2 et suppléante de la directrice, incarne parfaitement cette dynamique. Elle décrit son quotidien entre préparation des cours, encadrement des élèves et suivi de l’hygiène au sein de l’école.

« Ici, pas d’embrouilles durables : on discute, on se taquine et on avance ensemble »
La solidarité féminine est un pilier central de cette équipe. « Quand l’une d’entre nous a un évènement, qu’il soit heureux ou malheureux, nous sommes toutes là, prêtes à nous entraider », assure Alizèta.

Face aux jeunes élèves, les institutrices déploient un instinct maternel et c’est le cas d’Eugénie Moyenga et Alizèta Saré.
Eugénie gère la classe de CP1 qu’elle compare à « une pouponnière ». Elle dirige avec patience les caprices de ses écoliers. « Certains pleurent, d’autres vomissent ou font leurs besoins sur eux. Il faut beaucoup de patience, d’amour et de douceur. Dans ces situations, j’use de ma casquette de maman pour les mettre dans de bonnes conditions d’apprentissage », confie-t-elle.

En CM2, Alizèta Saré est comme la confidente de ses élèves. Elle raconte avoir dans sa classe des jeunes filles ayant des règles douloureuses et n’hésite de les accompagner. « J’ai une élève dans ma classe, quand elle a vu ses premières règles, elle s’est vite confiée à moi. Après lui avoir expliqué ce qui se passait, je l’ai mise dans de bonnes conditions pour qu’elle puisse suivre les cours sans gêne », explique-t-elle.
Nacoulma Topan Sê tient la classe de CM1, elle est également la gérante de la cantine scolaire. Elle a intégré l’école en septembre 2023 et, chaque année, elle s’efforce d’offrir un résultat satisfaisant.
Se prononçant sur l’organisation générale au sein de l’établissement, elle la trouve satisfaisante.
« Ici, en tant que femme, c’est notre obligation d’être très organisée. Chacune connait ses tâches à accomplir au quotidien. En plus de dispenser les cours, nous cultivons également ensemble nos relations sociales dans l’harmonie « , déclare-t-elle.

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À Tanghin Barrage A, l’éducation ne se limite pas à uniquement dispenser des cours. Ces femmes enseignent, protègent, conseillent et inspirent. Elles s’attachent à offrir aux jeunes apprenants une éducation de qualité dans un environnement de rigueur académique et de bienveillance. Leur souhait commun ? « Voir nos élèves devenir des citoyens exemplaires au service de la Nation. » À elles-mêmes : « Nous nous souhaitons le meilleur à chacune. Et plein de succès dans nos avenirs socioprofessionnels ».
Diane SAWADOGO/ MoussoNews