Déclarée stérile, Elizabeth Amoaa, une Ghanéenne de 38 ans vivant au Royaume-Uni, a défié tous les pronostics médicaux. Atteinte d’une malformation congénitale rare appelée utérus didelphe, elle a deux utérus, deux cols et deux vagins et partage son histoire pour sensibiliser les femmes aux maladies gynécologiques méconnues.
« Je m’appelle Elizabeth Amoaa, la femme qui a deux utérus, deux cols de l’utérus et deux canaux vaginaux », confie-t-elle à la BBC Pidgin à Accra.
Ce n’est qu’à l’âge de 32 ans que les médecins identifient l’anomalie congénitale à l’origine des douleurs chroniques qui la hantait depuis des années.
Elizabeth avait souffert de maux gastriques invalidants, de fréquentes infections de l’appareil reproducteur et d’un isolement, faute de diagnostic clair. Les spécialistes finissent par poser le mot sur son mal : un utérus didelphe, une malformation rare où les deux canaux de Müller ne fusionnent pas complètement lors du développement embryonnaire. Résultat : deux utérus distincts, chacun pouvant avoir son propre col, voire son propre canal vaginal.
À l’annonce de ce diagnostic, les médecins déclarent Elizabeth stérile. Pourtant, elle tombera enceinte et donnera naissance prématurément à une fille en 2010, alors même qu’elle continuait à avoir ses règles. Une contradiction qu’elle explique aujourd’hui simplement. « Je peux être enceinte dans mon utérus droit et avoir mes règles dans l’utérus gauche. C’est pourquoi, lorsque j’étais enceinte de ma fille, je voyais du sang », explique t-elle.

Ce n’est qu’en 2015, après plusieurs interventions chirurgicales, examens d’imagerie médicale et traitements, qu’elle comprend enfin l’étendue de son état. Loin de garder le silence, Elizabeth décide alors de faire de son cas un levier de sensibilisation. Malgré les critiques subies lors de sa première sortie médiatique au Ghana, elle fonde l’association caritative Speciallady Awareness et publie un livre autobiographique en novembre dernier.
Son objectif est d’encourager le diagnostic précoce et briser les tabous autour des malformations génitales. « Mon conseil aux femmes qui sont confrontées à mon type de maladie est le suivant : ne vous taisez pas, ne souffrez pas en silence, cherchez un diagnostic précoce et un traitement approprié et n’oubliez pas que vous êtes spéciale », déclare-t-elle.
Selon la Mayo Clinic, l’utérus didelphe reste une affection rare, souvent sans symptômes apparents, mais pouvant compliquer les grossesses. Bien que les causes exactes restent inconnues, les chercheurs évoquent parfois une origine génétique.
Source: BBC News
Résumé de Diane SAWADOGO/ MoussoNews