Face au déficit d’informations sur la santé sexuelle et reproductive chez les jeunes, le Mouvement Femina Burkina a organisé un atelier d’échanges et de renforcement de compétences qui se tient du 1ᵉʳ au 2 août 2025 à Ouagadougou, au profit d’une centaine de jeunes. L’objectif est de sensibiliser, outiller et encourager les jeunes et les adolescents à une gestion plus responsable de leur sexualité.
Le Mouvement Femina Burkina est une organisation féministe engagée fermement, comme l’a souligné la promotrice, Nayété Fatoumata, pour défendre les droits des filles et des jeunes femmes.
“L’objectif de Femina est de permettre à tous les jeunes de se regrouper, de se partager les idées et de défendre leurs droits”, a-t-elle déclaré.
Pendant 48 heures, une centaine de jeunes et d’adolescents vont être outillés en santé sexuelle et en droits reproductifs. À travers ce panel, le Mouvement Femina Burkina souhaite renforcer les compétences des adolescents, spécifiquement sur les jeunes filles.
« Nous avons constaté que les jeunes, à partir de 11 ans, s’engagent souvent dans une vie sexuelle sans en maîtriser les conséquences », explique la promotrice.
L’atelier ne se limite pas à des panels. Il inclut aussi des sessions de travaux de groupe qui déboucheront sur la production d’un outil de plaidoyer à remettre aux autorités.
Aïcha Tankoano/Sana est l’une des panélistes. Elle est également gynécologue-obstétricienne. Elle a partagé aux jeunes des thématiques sur les risques liés aux grossesses précoces et aux infections sexuellement transmissibles.
À l’issue de sa présentation, de nombreuses questions lui ont été soumises. Révélant ainsi, selon elle, un constat alarmant sur ce que la jeunesse burkinabè vit au quotidien concernant leur vie sexuelle.
« Les jeunes sont clairement sous-informés. Il faut renforcer la sensibilisation et l’éducation sur la santé sexuelle et reproductive », insiste-t-elle.
Pour cela, elle a lancé un message à tous les jeunes. “ Je demande aux jeunes de ne jamais hésiter à s’informer mais surtout de la bonne manière. Il faut aller à l’information juste et aller voir un spécialiste en cas de besoin”, renchérit-t-elle.
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Les participants, enthousiastes de cette formation
« Nul n’est censé ignorer sa santé. C’est un sujet qui nous concerne tous, mais qui touche davantage les femmes. Nous sommes les plus exposées, notamment aux infections, même en dehors des rapports sexuels. Une toilette mal entretenue peut suffire à créer des complications », introduit Serge Rosine Dabiré, participante.
Elle est militante contre les violences basées sur le genre et voit un lien entre cette formation et ses engagements. Elle confie avoir appris beaucoup de choses qu’elle ignorait sur sa propre santé. “Avant, j’avais tendance à accuser certains agents de santé pour des situations mal vécues. Mais cette formation m’a permis de me remettre en cause et de mieux comprendre », relate-t-elle.
Alors que l’atelier se poursuit, Dabiré Sergio espère que la suite se déroulera dans la même dynamique. « Si la formation continue sur cette lancée, avec autant de clarté et de chaleur humaine, ce sera un vrai succès. Ce genre de rencontres change notre regard et renforce notre capacité à agir pour nous-mêmes et pour les autres », conclut-elle.
À travers ses actions, le Mouvement Femina Burkina espère briser le silence et faire émerger une génération consciente, informée et capable de défendre ses droits sexuels et reproductifs.
Diane SAWADOGO/MoussoNews
