Chaque année, le mois de mai marque le grand retour des feuilles de baobab sur les marchés de Ouagadougou. Très prisées pour leurs vertus nutritionnelles et médicinales, elles sont aussi une source de revenus essentielle pour de nombreuses femmes. Commerçantes et clientes s’activent autour de ce produit local aux multiples usages.
Au marché de Kalgondin, Zarata Bonkougou, vendeuse de feuilles, nous informe que la saison des feuilles de baobab s’étend d’avril à juin, mais avec un pic en mai.
Chaque année, dans le mois propice pour la récolte des feuilles du baobab, elle se rend dans le marché de la cité AN II pour s’en procurer. Pour les conserver malgré la chaleur, elle les asperge régulièrement d’eau.
Elle nous explique que l’approvisionnement au marché de la cité An II varie en fonction des besoins des consommateurs. « Moi, personnellement, je prends pour 1000 F avec elles et je revends en détail. Je les revends en tas de 50f et 100F dans le but d’avoir au moins un petit bénéfice », ajoute-t-elle.
Zarata Bonkoungou déclare que souvent, elle reçoit des hommes qui viennent en acheter pour que leurs épouses cuisinent. « Souvent sa cuisson est plus prisée par les hommes », a-t-elle déclaré. Elle recommande sa consommation parce que c’est une très bonne source de vitamine pour l’organisme.
De plus, Zarata nous confie avoir commencé la vente des feuilles depuis qu’elle est jeune fille. « C’est la vente des feuilles qui m’a permis de m’occuper de mes enfants jusqu’à aujourd’hui où je suis arrière-grand-mère », affirme-t-elle.
À ses côtés, une autre commerçante, Bibata (nom d’emprunt), dit prendre en petite quantité (250 F) qu’elle revend en tas de 50F juste pour que les clients n’en manquent pas. « Vu que c’est le début de la saison, il est très difficile de se faire des bénéfices », explique-t-elle, soulignant les défis liés à la commercialisation des feuilles en début de récolte.
Lire aussi: Feuilles d’arachides séchées : Des aliments pour animaux qui nourrissent des familles – Mousso News
Feuilles du baobab frais, des consommateurs en raffolent
Faouziatou Kaboré, consommatrice, nous révèle qu’elle aime accompagner sa sauce avec le tô. Elle a l’habitude d’en préparer, car, de son plus jeune âge, sa grand-mère en cuisinait souvent pour elle et ses frères. Faouziatou préfère utiliser la poudre de baobab avec du poisson fumé ou du poulet, accompagnée d’épices, car elle trouve que cela est bien mieux. Elle juge cependant que le prix est moins abordable qu’il ne l’était les années précédentes.
Adéline Savadogo, consommatrice également, préfère accompagner sa sauce avec du riz ou du tô et de la soupe de poisson. Cette habitude lui vient de sa mère, qui en préparait régulièrement. Elle opte aussi pour la poudre qu’elle trouve plus pratique et facile à conserver. Adéline juge le prix raisonnable, même s’il a tendance à augmenter en saison sèche.
Selon des nutritionnistes, en plus d’être un excellent complément alimentaire, elle permet de lutter contre la malnutrition et de renforcer le système immunitaire. Grâce à sa teneur en calcium, en protéine, en vitamine C et en fer, la consommation des feuilles de baobab permet de lutter contre beaucoup de maladies, à savoir l’anémie, les maladies inflammatoires, l’hypertension, etc.
Astrid BAMA et Maimouna DJIBO/(Stagiaires) Mousso News
