Flambée du prix de l’huile : manger des beignets devient un luxe
La cherté des prix des denrées alimentaires comme l’huile et des céréales ont des conséquences sur celle d’autres aliments. Les beignets, autrefois vendus à 5F l’unité a pris un coup. Certaines sont obligés de réduire la quantité de leurs produits. Le samedi 15 mai 2022, Mousso news était sur les voies de la ville de Bobo-Dioulasso afin de faire le constat du côté de ces femmes qui ont décidé de faire de la vente de beignets leurs activités principales.
Installée sur le boulevard de la révolution à Bobo-Dioulasso, non loin du stade Sangoulé Lamizana, à partir de 15 heures, comme tous les jours, Sali Sankara vend des beignets depuis maintenant plus de sept ans. Ces dernières années avec la crise sécuritaire et les différentes crises internationales, le prix des denrées de premières nécessités telles que l’huile et les céréales ont connu une augmentation.
Ce phénomène, à l’entendre, impacte fortement son activité, du fait que ses principales denrées de travail sont l’huile et les céréales. « Depuis quelques années, le prix de l’huile et des autres denrées ont pris un coup. Le bidon d’huile de 20 litres que l’on achetait entre 12 000 et 13 500 F CFA, est passé à 26 000 F CFA. Nous sommes obligés de faire avec pour ne pas perdre nos clients », dit-elle.
Selon elle, cette situation impacte aussi sur la quantité de leurs offres. « Chez nous ici, les beignets se vendent à 50 F l’unité. Nous n’avons pas augmenté le prix en raison de la vie chère, cependant, nous avons réduit légèrement la quantité de nos produits », a regretté la vendeuse, tout en reconnaissant que beaucoup d’autres commerçantes sont passées à une augmentation considérable du prix de leur produits.
Pour Mme Sankara, cette situation est d’une certaine complexité que certaines femmes ont fini par ranger leurs matériaux de travail. « Actuellement, la vente de beignets n’apporte plus rien comme intérêt. Celles qui continuent de le faire sont juste courageuses, et ne veulent pas seulement laisser leurs clients en soif. Sinon si vous prenez l’axe sur lequel nous sommes, vous vous rendrez compte qu’il y a plus d’une dizaine de vendeuses de beignets qui ont plié bagages, car ne pouvant plus tenir face aux difficultés », s’est prononcée avec regret Sali Sankara. Son cri de cœur est que le gouvernement revoit le prix de l’huile et des céréales afin de permettre à tout le monde de survivre.
Léandre Sosthène SOMBIE