Frais scolaires: Un casse-tête pour des mères

Septembre sonne la rentrée scolaire. Une période qui devrait rimer avec soulagement pour les parents, heureux de voir leurs enfants reprendre le chemin de l’école. Mais pour beaucoup de familles, ce moment vire au casse-tête. Frais de scolarité, fournitures, tenues… autant de charges qui pèsent lourdement, en particulier pour les femmes,
Dans certaines familles, les frais scolaires incombent presque entièrement aux mères. Rina (nom d’emprunt), mère de 2 garçons, en a fait l’amère expérience. Ces dernières semaines, ses nuits ont été rythmées par une angoisse persistante : comment payer la scolarité de ses enfants ?
En situation professionnelle instable depuis environ 6 mois, elle redoutait de les voir privés d’école en cette session 2025-2026. « Ma seule prière, c’était de trouver un boulot avant la fin des vacances scolaires », confie-t-elle.
La chance a fini par lui sourire. D’offre en offre, et nouvellement installée depuis peu à Ouagadougou, Rina a décroché un poste de secrétaire comptable dans une structure locale. De quoi envisager la rentrée avec plus de sérénité dont le frais scolaire avoisine 15 000 FCFA pour ses 2 garçonnets. « Hum, Dieu merci. Je peux dormir un peu maintenant. C’était ça mon plus gros souci », soupire-t-elle, soulagée.
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Clémence, la débrouillardise au quotidien
Toutes les mères n’ont pas le répit de Rina. Contrairement à Rina qui a l’opportunité d’exercer un métier, Clemence -nom d’emprunt), elle doit user de ruse près de son époux qui refuse catégoriquement qu’elle travaille.
Pour Clémence, 27 ans, la rentrée reste une source d’angoisse. Mariée à un homme qui refuse qu’elle travaille, elle doit ruser pour trouver les moyens de soutenir sa famille. « Il est gentil avec moi, il m’assure la popote, mais il est avare. C’est difficile pour lui de donner de l’argent pour mes propres besoins. Pire, il ne se demande même pas comment je fais pour en avoir », raconte-t-elle.
Aînée d’une fratrie de 6, Clémence refuse de baisser les bras. Ses 5 frères comptent sur elle. Vendeuse de friperie ambulante et de petits articles de ménage, elle s’est récemment lancée dans la revente de pagnes Faso Danfani et participe activement aux tontines. « Je sais qu’en fin septembre, je pourrai faire mon dépôt d’argent pour les frais scolaires de mes frères qui s’élèvent à 2500 pour les 5 », affirme-t-elle, déterminée.
Derrière les cahiers et les uniformes, il y a des mères qui se battent au quotidien pour l’éducation. Certaines respirent enfin après avoir trouvé un emploi, d’autres redoublent d’ingéniosité face aux obstacles. Toutes partagent une même volonté : offrir à leurs enfants, ou à leurs frères, la chance d’apprendre et d’espérer un avenir meilleur.
Pour la session 2025-2026, la rentrée scolaire est prevue sur tout l’étendue du territoire national pour le 1er octobre.
Annick HIEN/MoussoNews