France : Les femmes toujours invisibilisées malgré une procédure de labellisation

Une étude menée par les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Céméa) a révélé que les femmes restent fortement sous-représentées dans les manuels scolaires utilisés en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Malgré une procédure de labellisation instaurée depuis cinq ans pour encourager l’égalité, les représentations demeurent marquées par des stéréotypes sexistes et figés.

Le rapport de l’étude des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Céméa) montre que sur 20 manuels de français analysés, allant de la première à la 6e primaire, plus de 75 % des personnages célèbres mentionnés ou illustrés sont des hommes. Les figures masculines dominent largement les pages, avec Christophe Colomb comme référence la plus fréquente, tandis que le visage féminin le plus représenté reste celui de La Joconde.
Les femmes apparaissent le plus souvent dans des rôles de princesses, de sorcières ou encore cantonnées à la sphère domestique, rapporte l’étude du Céméa.
L’étude souligne également des différences notables dans les mises en scène. Les hommes sont majoritairement représentés en mouvement et dans l’espace public, alors que les femmes apparaissent confinées à la cuisine, à la salle de bains ou au soin des enfants.
Lire aussi: https://www.moussonews.com/france-plus-de-la-moitie-des-medecins-sont-des-femmes/
Dans les illustrations, elles ne représentent que 29 % des personnages contre 50 % pour les hommes. Les références familiales, quant à elles, se limitent à la vision traditionnelle du couple nucléaire, sans diversité de modèles.
Pour les Céméa, ces représentations biaisées constituent “un terreau fertile pour toutes les formes de violences en milieu scolaire”, rappelant que les manuels participent à la construction des normes et valeurs des élèves. « Si l’on observe depuis 2012 une légère progression quantitative, davantage de personnages féminins ou de références à des autrices, l’évolution qualitative reste faible. Les femmes sont toujours assignées à la beauté, au foyer et aux enfants », déplore l’organisation.
Enfin, l’étude note que seuls 6 manuels sur vingt utilisent ponctuellement l’écriture inclusive. « De nombreuses études démontrent que l’utilisation de l’écriture inclusive se révèle problématique, si bien que certains points sont moins libérateurs que générateurs de difficultés pour les élèves dyslexiques », avait déclaré la ministre de l’Éducation, Valérie Glatigny, devant les députés en juillet dernier.
Pour les Céméa, l’écart reste significatif entre les ambitions affichées de lutte contre les stéréotypes et la réalité observée dans les manuels scolaires. Le chemin vers une véritable égalité de représentation dans l’éducation reste encore long.
Source : 7sur7
Astrid Océanne BAMA/MoussoNews



