Guinness World Records : La gloire, la notoriété, mais à quel prix ?
Depuis 70 ans, le Guinness World Records recense les exploits les plus extraordinaires au monde. Du plus impressionnant au plus insolite, ce livre ne cesse d’attirer des milliers de personnes partout dans le monde, mais cache aussi une réalité méconnue : les candidats financent eux-mêmes leurs rêves de records et même si leur exploit est validé, ils ne perçoivent aucune rémunération.
Le 27 août 1955, paraissait pour la première fois The Guinness Book of Records. Ce livre, imaginé par Sir Hugh Beaver, alors directeur de la brasserie Guinness en Irlande, avait pour objectif initial de trancher les débats animés dans les pubs en répertoriant des records vérifiables.
70 ans plus tard, c’est à dire en 2025, le Guinness est devenu une véritable institution mondiale, considérée comme l’arbitre incontesté des records humains et naturels. Avec plus de 155 millions d’exemplaires vendus et 68 000 records recensés, il s’est imposé comme une référence culturelle planétaire.
L’Afrique aussi dans la course aux records
Au fil des ans, l’Afrique s’est progressivement inscrite dans cette dynamique mondiale. Des personnalités, souvent anonymes au départ, se lancent dans des défis hors du commun pour inscrire leur nom dans l’histoire.
Il y’a entre autres, les cheffes ivoiriennes Zeinab Bancé, Eudoxie Kouablan, la togolaise Laurence Assignon, se sont tour à tour lancées dans le marathon culinaire, dans l’espoir d’inscrire leurs noms. Avant elles, la Nigériane Hilda Baci avait captivé l’attention internationale en 2023 en réalisant le plus long marathon culinaire jamais enregistré. Récemment, elle a validé un autre record spectaculaire qui est la préparation de la plus grande marmite de riz jollof du monde.
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Toujours au Nigéria, il y’a également Tuedon Morgan, athlète et mère de famille qui a inscrit son nom au Guinness en réalisant un semi-marathon sur tous les continents et même au pôle Nord, le tout en 62 jours, 12 heures, 59 minutes et 49 secondes.
Ces exploits témoignent d’un engouement croissant du continent pour les records, où l’audace et la persévérance se conjuguent à une quête de reconnaissance mondiale.
Des exploits… mais une charge financière non remboursable
Cependant, derrière la notoriété et les projecteurs se cachent une réalité souvent ignorée du grand public. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Guinness World Records ne verse aucune récompense financière aux lauréats.
Bien au contraire, ce sont les candidats qui assument tous les frais liés à la validation de leur record.
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D’après la RTBF, le certificat officiel remis aux recordmen est payant, avec un coût avoisinant 15 800 FCFA. À cela s’ajoutent des frais à honorer tels que le déplacement des huissiers ou juges indépendants, du matériel pour réaliser la performance, et logistique pour assurer la transparence de l’événement.
Cette réalité explique pourquoi nombre de challengers africains mobilisent des sponsors ou des campagnes de financement participatif avant de se lancer. Hilda Baci s’est faite par exemple, accompagnée par la marque Gino Nigeria de même pour Zeynab Bancé avec Aromate…
Une gloire surtout symbolique
Malgré l’absence de rémunération, le Guinness World Records offre une visibilité internationale et permet aux candidats, de bâtir une communauté de soutien et de fans.
Pour Zeynab Bancé, tout comme la turque Rumeysa Gelgi, désignée comme la femme la plus grande au monde et bien d’autres recordmen et Recordwomen, leur prouesse leur a permis d’acquérir une notoriété sur le plan international et leur a permis de nouer des partenariats avec des marques.
Mais cette reconnaissance reste essentiellement symbolique. Une fois le record validé, le titre appartient à l’histoire, et la personne qui l’a réalisé doit redoubler d’efforts pour rester sous le feu des projecteurs.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews
