Harouna Simbo Drabo : « La crise au Burkina est une crise de la jeunesse »

Ceci est une tribune de Harouna Simbo Drabo, citoyen burkinabè, à l’occasion de la commemoration de la Journée internationale de la jeunesse.

Oui le Burkina Faso est assailli par des attaques terroristes et fait face à une crise humanitaire sans précédent de son histoire. Cela est connu. C’est du déjà entendu. On ne veut pas alors s’étaler dans cette rengaine. Ce qui importe aujourd’hui est « Qu’est-ce qu’on fait pour une sortie de crise ? ».

D’emblée, il faut le dire, le Burkina Faso est en guerre. Arrêtons de se leurrer dans les jeux de mots. Les groupes armés sont des seigneurs dans bien de localités du pays. Nous avons perdu le contrôle du territoire. Cet héritage légué par nos pères. A chaque levé du soleil, le spectre du délitement se rapproche davantage. La montée en puissance de l’armée demeure une fable.

De cette convulsion existentielle, à observer le chahut médiatique et les lamentations sur les réseaux sociaux, l’on est tenté de croire à une démission collective. Les citoyen (ne)s du pays réputé pour son capital humain combatif se mobilisent-ils à la hauteur du péril ? Que fait sa jeunesse reconnue pour son dévouement pour une sortie de crise ? Voilà ! De cette jeunesse, parlons-en.

L’auteur de ces lignes est lui-même un jeune burkinabè. Alors, qu’est-ce que nous faisons ? Les 77% de Burkinabè ! Le monde entier nous regarde. Nous sommes la sève nourricière de la Nation. Nous sommes l’âge des possibilités. Cette crise est la nôtre. Nous sommes la solution.

Ce 12 août, en grande pompe, dans les envolées lyriques, nous avons commémoré la Journée internationale de la jeunesse. En français, d’aucuns pour « faire chic » dans la langue de Shakespeare. C’est bien. Maintenant que la messe est finie,  l’heure est à l’autocritique. Le contexte national oblige. Le pays est dans la tourmente.

Plus que jamais, notre implication active est nécessaire pour changer sa trajectoire. La crise sécuritaire s’enlise avec son lot de chaos et de désolations. Aujourd’hui, notre engagement est attendu sur le chantier de la réinvention. Il est de notre devoir commun de panser ce Présent qui se sclérose et de penser les futurs possibles de notre patrie. Nous pouvons et nous devons briser le cycle de régénération de la crise. Reconstruire la grande muraille du vivre-ensemble  sur les ruines des « milles collines » de la division. Façonner le Burkina Faso de nos rêves !

Cet écrit n’a pas pour but d’aligner des prescriptions thérapeutiques qui seront appliquées par les jeunes sur la situation grabataire du pays. Comme on a l’habitude de lire. Nous pensons que les  jeunes sont conscients de leur rôle capital dans la vie de la nation. Ces lignes appellent à aller encore plus au-delà des professions de foi. On a beaucoup de « Il faut que… », mais rare de « Nous faisons… ». Assez de révoltés, mais peu d’engagés. Inversons cet ordre ! C’est de cela qu’il s’agit. Car, ça urge. Notre nation a besoin de ses bras valides à son chevet. Et l’Afrique nous attend.

Harouna Simbo Drabo

Citoyen burkinabè

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