Entre jeunes ( fille et garçon), ils ont abordé la problématique de la gestion des menstrues. L’initiative était de l’association – les héroïnes du Faso- qui a organisé une causerie éducative sur les bonnes pratiques en période des menstrues le samedi 28 mai à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle.
«Avoir ses règles est un phénomène naturel et normal qui se manifeste chez la jeune fille », expliquee Djemila Sawadogo dès l’entame du débat. À travers cette causerie débat qu’elle a animée, plusieurs questions ont été abordées avec des jeunes filles membres de l’association Les Héroïnes du Faso.
L’initiative débutée depuis le 24 mai par une campagne digitale de sensibilisation visant à rendre utile cette journée. Selon Rachel Junior Bicaba, Vice Présidente de l’association, ces activités permettront de « déconstruire les préjugés sur les menstrues». « Par cette causerie nous renforçons les capacités de nos membres sur la gestion du cycle notamment l’hygiène, le calcul du cycle menstruel…mais aussi de leur permettre de partager leurs expériences sur la question» a-t-elle laissé entendre.
À travers ces expériences et témoignages, des solutions, des conseils et meilleures pratiques en période de menstrues ont été inculqués aux jeunes participantes. Une activité jugée fructueuse par Madina Nebié qui dit avoir appris beaucoup sur l’utilisation des services hygiéniques et des réponses rassurantes sur beaucoup de questions qui entourent la menstruation.
Périodes de menstrues, véritable casse-tête pour des milliers de jeunes filles
Selon l’UNICEF, « En Afrique, 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles […] et une fille sur dix s’absente de l’école pendant ses règles». Une étude qui justifie une fois de plus l’instauration de cette journée.
Des témoignages recueillis auprès des étudiantes de l’université Joseph Ki-Zerbo dépeignent une situation plus que préoccupante. Entre douleurs, perturbations, gênes et absence aux cours, la période de menstrues devient un véritable casse-tête pour ces futures mères. « Le 1er jour par exemple, j’ai des maux de bas-ventre et de poitrine qui me fatiguent beaucoup. Pour gérer ces complications, je ne peux faire grand chose. Je supporte seulement et je prie le bon Dieu que la période passe rapidement. Les jours qu’on a cours, j’ai souvent envie de rester à la maison mais je n’y arrive pas, car je ne veux pas rater le cours. J’y vais donc malgré la douleur, mais tout de même, je n’arrive pas à bien suivre le cours.», témoigne Kalguié Synthiche, étudiante à l’Institut Panafricain d’Étude et de Recherche sur les Médias, l’Information et la communication (IPERMIC).

Comme elle, Aïchata Sawadogo affirme ne plus savoir à quel saint se vouer face à ces supplices. «Je suis confrontée à des douleurs intenses, impossible de m’asseoir ni me coucher… Je prenais des calmants oraux pour pouvoir gérer ces douleurs mais à la longue, ils n’avaient plus d’effet sur moi. Je me suis alors abandonnée dans les calmants injectables qui me soulagent beaucoup. Mais j’ai été déconseillée d’utiliser cette méthode. Je ne sais vraiment pas comment faire pour ne plus souffrir encore.» nous-a-telle confié.
Interpeler les autorités du monde éducatif sur la disponibilité des toilettes appropriées.
Au Burkina Faso, 𝟏𝟖,𝟒% 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐲𝐜é𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝟑𝟕% des 𝐜𝐨𝐥𝐥è𝐠𝐞𝐬 𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐨𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚𝐭𝐫𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐬 𝐝’𝐞𝐚𝐮. Même constat dans nos universités où il est difficile de trouver des toilettes appropriées. Augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles ne peut être réaliste sans aucune mobilisation réelle des acteurs. Disponibiliser des toilettes mieux adaptées, instaurer une bonne éducation à la sexualité des jeunes filles pour déceler les mythes autour de la question sont autant de propositions qui pourront soulager les jeunes élèves et étudiantes. C’est dans ce sens que la vice présidente a interpellé «les autorités à créer des conditions d’accès aux produits d’hygiène menstruelle, à faciliter l’accès aux toilettes adaptées pour les femmes en période menstruelle.»
En rappel, cette journée a été instituée depuis 2014 par la communauté internationale. Le choix du 28ème jour du mois de mai(5e mois), a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel et au nombre de jours moyen de la durée des règles.
Tiomité DA/ MoussoNews