#InstantDiasporaBurkinabè: « Il ne peut y avoir de digitalisation durable sans sécurité informatique », Romaric Ouédraogo

Spécialisé en cybersécurité et réseaux informatiques à l’Université Internationale d’Agadir au Maroc, Brice Romaric Ousaïfa Ouédraogo, incarne une jeunesse burkinabè ambitieuse et engagée. Fort de son parcours académique brillant et de son engagement associatif, il rêve d’un Burkina souverain sur le plan numérique, capable de protéger ses données et d’accompagner sa transformation digitale.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je réponds au nom de Ouédraogo Brice Romaric Ousaïfa étudiant en 5ème année génie informatique option cybersécurité et réseaux informatiques à l’université internationale d’Agadir au sein de l’école polytechnique d’Agadir.

Quel est votre parcours académique ?

J’ai obtenu mon BEPC en 2018 au Collège Martin Luther King de Ziniaré avec une moyenne de 17,5, puis le Baccalauréat 2021 série D au Collège Notre Dame de l’Espérance avec 15,42 de moyenne.

Ensuite, j’ai intégré HEM Ingeniering School à Casablanca pour deux années de classes préparatoires intégrées en génie informatique, où j’ai eu l’honneur de sortir major de promotion.

Par la suite, j’ai rejoint le cycle ingénieur de l’École Polytechnique d’Agadir pour approfondir mes connaissances, notamment dans la cybersécurité et les réseaux informatiques.

Notons qu’à la suite de ma prépa, j’ai eu la chance d’être lauréat à trois reprises du Fonds d’Appui à la Formation aux Métiers du Numérique et du Futur (FAFMNF), initié par la fondation Orange Burkina, je profite de votre tribune pour exprimer ma gratitude à cette fondation.

Depuis, je me suis classé 5ᵉ de ma promotion d’une centaine d’étudiants en 3ᵉ et en 4ᵉannée.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous orienter vers le génie informatique, plus précisément l’option cybersécurité et réseaux informatiques ?

Mon choix a été motivé par la curiosité et la passion, depuis le collège, je me demandais comment fonctionnait les applications, les sites web, ou encore internet lui-même. Cette curiosité m’a poussé vers le génie informatique. En travaillant sur différents projets, j’ai vite compris qu’il ne suffisait pas de développer un système performant ; il fallait aussi le sécuriser. C’est ainsi que je me suis intéressé à la cybersécurité, un domaine à la fois technique et passionnant qui intervient aussi bien dans le développement informatique que dans les infrastructures.

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Ouédraogo Brice Romaric Ousaïfa étudiant en 5ème année génie informatique option cybersécurité et réseaux informatiques à l’université internationale d’Agadir

Pourquoi avez-vous choisi le Maroc pour poursuivre vos études ?

J’ai choisi le Maroc pour bénéficier d’une expérience internationale tout en restant dans un environnement géographique proche du Burkina. Le pays dispose d’un écosystème technologique dynamique, avec des événements majeurs comme le GITEX Africa, et offre une formation de qualité reconnue à l’échelle internationale. C’était donc un choix à la fois stratégique et logique.

Comment s’est passé votre intégration ?

Mon intégration s’est très bien passée. Au début, il y avait la peur alimentée par l’appréhension de certains stéréotypes. Mais j’ai rapidement découvert des Marocains chaleureux et ouverts, ce qui m’a beaucoup rassuré. Aussi, le climat d’entraide et de solidarité entre étudiants subsahariens, surtout ceux de l’AEBM m’a permis de m’adapter rapidement tant sur le plan académique que social.

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Le climat d’entraide et de solidarité entre étudiants subsahariens, surtout ceux de l’AEBM m’a permis de m’adapter rapidement tant sur le plan académique que social.

Comment décririez-vous votre expérience académique et professionnelle au Maroc jusqu’à présent ?

Mon expérience au Maroc est très enrichissante. J’ai pu bénéficier d’une formation de très bonne qualité alliant théorie et pratique, avec des projets concrets.

Mes stages en entreprises m’ont permis de renforcer mes compétences techniques et découvrir les réalités du monde professionnel.

 Quelles compétences techniques ou professionnelles avez-vous acquises au cours de votre formation en cybersécurité et réseaux ?

J’ai acquis des compétences solides en analyse de vulnérabilités, sécurisation des réseaux, audit de sécurité, administration des systèmes et Pentesting.

Je maîtrise aussi divers outils et technologies liés au développement et à l’intelligence artificielle, car je reste avant tout ingénieur en informatique avant d’être spécialiste en cybersécurité.

Sur le plan professionnel, j’ai développé un esprit d’équipe, des qualités de gestion de projet, d’adaptation et une autonomie professionnelle.

Vous êtes membre actif de l’Association des Étudiants Burkinabè au Maroc (AEBM Agadir). Quel rôle joue cette structure dans votre vie estudiantine ?

L’AEBM Agadir joue un rôle essentiel. Elle constitue avant tout une famille loin de la famille biologique, un espace de solidarité et de partage. Elle m’a permis de renforcer mes liens avec mes compatriotes, et de participer à plusieurs activités culturelles valorisant notre beau pays.

Lire aussi: #InstantDiasporaBurkinabè: Les statistiques, un outil de développement du Burkina selon Judicaël – Mousso News

Comment conciliez-vous votre engagement associatif avec vos études dans un domaine aussi exigeant ?

Tout est une question d’organisation et de discipline personnelle. J’essaie de planifier mes journées de manière à accorder du temps à mes études tout en restant actif au sein de l’association.

Quels sont vos projets ou ambitions à votre retour au Burkina Faso après vos études ?

Mon ambition est de contribuer, par mes compétences, au développement de la cybersécurité au Burkina Faso. Pour ce faire, je souhaite sensibiliser à la sécurité numérique et mettre mes compétences en pratique au service de la population.

Selon vous, en quoi votre formation en cybersécurité et réseaux pourrait-elle contribuer au développement du Burkina Faso ?

Sous le leadership de Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, nous remarquons un accent sur la digitalisation des services. Or, il ne peut y avoir de digitalisation durable sans sécurité informatique. Ainsi, grâce à ma formation, je peux : participer à la protection des infrastructures critiques, renforcer la confiance numérique et accompagner les administrations et entreprises dans leurs transitions digitales sécurisées. Cela contribuera ainsi à la sécurité des données nationales, gage de développement et de souveraineté.

Quel est votre regard actuel sur la situation du Burkina Faso ? (La situation sécuritaire, La politique actuelle, les initiatives présidentielles (Faso Mêbo, l’IPEQ, l’autosuffisance alimentaire…)

Face aux défis sécuritaires, le Burkina Faso se relève doucement mais surement et je reste dès lors très optimiste face à la reconquête totale de notre très cher pays. Je profite adresser mes encouragements aux FDS et aux VDP.

La politique actuelle, bien que ferme, vise une véritable révolution patriotique, à nous de tenir bon et soutenir les plus hautes autorités du pays jusqu’à la victoire finale.

 Les initiatives présidentielles, sont à encourager et sont des signaux forts de notre résilience.

Quel message ou conseil souhaitez-vous adresser à la jeunesse burkinabè qui rêve d’étudier à l’étranger et de contribuer au développement de son pays ?

Je dirais à la jeunesse burkinabè de croire en elle-même, de rester disciplinée, ambitieuse et surtout de s’autoformer dans cette ère du numérique que nous vivons. Je pense qu’étudier à l’étranger est une opportunité, mais l’objectif doit toujours être de revenir servir notre beau pays. Chacun de nous, à son niveau, peut être un acteur du changement positif dont le Burkina Faso a tant besoin.

Interview réalisée en ligne par Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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