#InstantDiasporaBurkinabè: « J’influence par le ”gbairai” et j’ai entre 5000 à 20 000 euros » Slamazone de Paris

Slamazone de Paris, influenceur d’actualité diverses est un jeune parisien d’origine Burkinabé. Né en Côte d’ivoire, il se retrouve en Europe dès le bas âge. Agé de 21 ans, il est monteur, réalisateur vidéo et photographe. Ce jeune homme se construit une carrière d’influenceur sur les réseaux sociaux depuis 3 ans.

  • Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Slamazone de Paris, à l’état civil Abrahim Sana. Père d’un enfant et je réside à Paris et reste toujours un cœur à prendre.

  • Pourquoi le pseudonyme Slamazone et d’où vient-il ?

Le nom Slamazone est tiré des amazones de l’Afrique. Celles qui ont donné leur vie pour la libération du continent, comme celles du Benin, Burkina…pour dire aussi je suis un accro de tous ce qui est africain.

  • Comment êtes vous arrivé en Europe ?

Je suis arrivé en Europe étant tout petit. J’était Côte d’Ivoire. J’ai quitté le pays pendant la crise politique de 2009 pour venir en Europe, précisément en Italie grâce à ma mère qui y résidait déjà.

  • Pourquoi le choix de domicilier à Paris ?

En Italie ce n’était pas facile pour la maman à elle seule de s’occuper de ses enfants. Aussi avec le problème de langue, il fallait reprendre tout le cursus scolaire. Alors que mes frères et ses sœurs étaient déjà avancé. On a donc pris la résolution de nous installé en France, à Paris.

  • On connait Slamazone en tant qu’influenceur sur les réseaux sociaux mais on se demande quel est son parcours scolaire et son domaine d’activité ?

Je n’ai pas fait de longues études. Après l’école primaire et le secondaire je me suis limité à un Bac Pro. J’ai étudié dans le domaine de la vente et des affaires à Paris. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai suivi une formation en montage vidéo et réalisation. C’est à la suite de cette formation que j’ai décidé de ne plus poursuivre mes études et je me suis spécialisé dans ma formation. Nombreux pensent que je ne fais que bavarder sur les réseaux sociaux mais ce n’est pas le cas. Mon domaine d’activité est la photographie, le montage de vidéo, la réalisation et le Community management. Par exemple en Afrique, j’ai une cinquantaine de page que je gère à moi seul. Je fais le streaming et je suis en train de me lancer dans l’évènementiel. Slamazone est un bosseur.

  • Certains pensent que vous êtes ivoiriens, pouvez-vous nous donner plus d’éclaircissement sur vos origines ?

Je dis toujours que je suis burkinabé-ivoirien. Je suis Sana du Burkina mais je suis né en Côte d’Ivoire. Pour dire je suis originaire du Burkina Faso.

  • Comment est née cette idée de devenir influenceur ?

Devenir influenceur est parti de mes vidéos d’informations et de partages. Les gens ont commencé à me suivre et mes abonnés se sont multipliés. Je souligne que depuis l’âge de 8 ans, je me cachais pour aller regarder des vidéos dans les cybers en Côte d’Ivoire et je me disais qu’un jour moi aussi je vais faire des vidéos et les gens iront me regarder aussi. Aujourd’hui je suis suivi par une grande communauté sur les différents réseaux.

  • Dans quoi Slamazone influence ?

Pour moi l’influence à plusieurs définitions, certaine influencent par des messages éducatifs, d’autres en donnant des informations politiques mais moi j’influence par le (Gbairai, kpakpatoya), parler de ce qui se passe dans la vie des stars en général.

  • Est-ce qu’être influenceur sur les réseaux nourrit son homme ?

Etre influenceur est très rentable et nourrit bien son homme. C’est un domaine qui ouvre plusieurs portes. Moi je suis payé par presque tous les réseaux sociaux pour mes vidéos que je poste. Mes revenus vont de 5000 à 20 000 euros. De ce fait je confirme qu’être influenceur nourrit son homme. Sans oublier les publicités que nous faisons.

  • Que pensez-vous du show biz burkinabè ?

Le show biz au Burkina est en retard. Il manque d’innovations. Il est vrai que la jeunesse est en train de prendre la relève mais les devanciers ne nous laissent pas la place et refusent d’écouter les plus petits du domaine. Nous devons comprendre que dans le show business, il n’y a pas d’amitié et on doit travailler à donner le meilleur. Il faudra que les anciens laissent la place à la nouvelle génération qui a plus de talent. Pour que ce domaine fonctionne bien, il faudra aussi supprimer les clans formés par les acteurs eux-mêmes.

  • Est-ce que slamazone compte un jour s’installer au Burkina ?

M’installer au pays est déjà dans mes projets. Je compte m’installer entre la Côte d’Ivoire et le Burkina. J’ai déjà une entreprise que je suis en train de bien positionner et après l’ouverture je vais créer un studio de réalisations, de montage photographies et d’arrangement de sons pour les artistes. Dès que cela est finalisé je rentre car on doit apporter nos connaissances aussi pour le développement de l’Afrique.

  • Slamazone vit en France mais ses yeux se promènent à Ouagadougou, est ce que vous avez mis en place des détectives pour vous informer de tout ?

Je suis rapide en informations et je reçois des vraies sources parce que j’ai une équipe à Ouagadougou, Abidjan… dès qu’une information surgit, mes hommes partent sur le terrain et me font le compte rendu. Donc même étant en France je suis informé de tout à chaque moment. C’est mon travail et j’y gagne un gros salaire donc je le prends au sérieux. Une chose à savoir, dans ma catégorie d’influence, c’est la chasse aux nouvelles.

  • Connaissez-vous des influenceurs au Burkina ?

 Il y a des influenceurs au Burkina tel que Saïda beaux yeux, Wimbré, Rose Bonbon…mais le problème est qu’ils ne veulent pas se démarquer, ils se limitent uniquement à Ouagadougou. Par exemple Rose Bonbon qui a plus de 500 milles abonnés est connu uniquement à Ouaga et Bobo. Même dans les provinces du Burkina, ces influenceurs ne se font pas connaitre et n’en parlons pas de la sous-région.

Pourtant moi Slamazone même à Kaya, Ouahigouya on me connait car j’arrive à développer et faire voyager mon influence.

A chaque fois je fais comprendre à mes frères influenceurs qu’il faut sortir de Ouaga en faisant voyager leur image. Lorsqu’il y a un buzz ces derniers ne réagissent pas alors que c’est notre domaine en tant que influenceurs.

  • On vous voit plus avec Hugo Boss que certains artistes burkinabè, comment cette relation naît?

La relation entre Hugo Boss et moi n’a toujours pas été rose mais aujourd’hui on est devenu plus que des frères d’une même patrie. Je suis très reconnaissant envers lui parce que grâce au contact entre nous j’ai mis pied pour la première fois dans mon pays le Burkina Faso. Ne connaissant personne au Burkina il m’a permis de passer des bons moments dans ce beau pays. La connexion entre nous est parti d’une vidéo que j’ai faite sur lui et par la suite j’ai été contacté par son manager. Tout est parti de là.

  • Un mot pour la jeunesse burkinabè et celle de l’Afrique

Je vois cette nouvelle génération qui est vraiment ambitieuse à entreprendre. De nombreux jeunes burkinabè entreprennent avec de belles idées de créativité et d’innovations en tête. Nous jeunes, nous devons avoir en tête que le pays nous appartient car ceux des années 60 et autres ont déjà fait leur part. C’est à nous jeunes de tracer notre chemin car nous sommes le présent et futur du pays. Nous les jeunes du secteur culturel burkinabè, nous devons mettre de côté la concurrence et avancer ensemble. Partageons-nous des idées, corrigeons ensemble les défauts pour faire rayonner la culture du Faso.

Interview réalisée par Mariam Lingané /MoussoNews

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