#InstantDiasporaBurkinabè : Lamoussa Olga Yerbanga, celle qui fait rayonner la richesse culinaire Burkinabè au Québec

Lamoussa Olga Yerbanga/Dera est conseillère en gestion des ressources humaines au gouvernement Québécois et une grande passionnée de cuisine. Promotrice du traiteur à domicile les « Délices de Lam », elle entend offrir un voyage culinaire créatif, traditionnel et moderne aux compatriotes Burkinabè et aux Québécois.

Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Lamoussa Olga Yerbanga épouse Dera. Je suis conseillère en gestion du changement au gouvernement du Québec.

Quel est votre parcours scolaire

Je suis titulaire d’un BAC G2, d’un BTS en marketing management, d’un Diplôme d’Études Supérieures en Marketing Management, d’un master en Marketing Management et d’une maîtrise en Relations Industrielles de l’université Laval. J’ai en outre une certification en ceinture blanche et jaune en Lean Management.

Comment vous vous êtes retrouvez à Québec ?

Je suis arrivée à Québec par motif de regroupement familial (auprès de mon époux) en 2014.

Comment s’est faite votre intégration ?

L’intégration à Québec ne s’est pas passée sans difficulté, car l’ensemble de mes acquis (diplômes) n’ont pas été reconnus par le Québec. Pour le plan de carrière que je m’étais définie, il m’a fallu repartir à l’université pour faire une maîtrise que j’ai eu la chance de valider entre deux maternités. Jadis marketeur- communicatrice à Ouaga et n’étant pas bilingue, je ne pouvais pas poursuivre mes études en marketing, j’ai choisi donc les relations industrielles. Après l’université, à la suite de la réussite aux concours, j’ai eu la chance de faire mon entrée dans le gouvernement. Il faut être vraiment déterminé pour aller chercher de nouvelles bases avec des enfants à bas âge, sans aide-ménagère ni grand-mère pour te donner un peu de repos. Sans le soutien de mon époux, je ne serai pas parvenue.

Quels ont été vos défis en tant que Burkinabè résidante dans cette ville ?

Mes défis au quotidien c’est arrivé à effectuer tous les éléments de ma ‘’to do list’’ entre boulot, vie de famille, activités sociales et arriver à servir des mets à ma communauté. Je suis très engagée pour le bien être des burkinabé au Québec, je n’hésite pas soutenir ou organiser des activités de retrouvailles.

Vous êtes passionné de cuisine, comment arrivez-vous à gérer tout ceci avec vos occupations professionnelles ?

Vouloir c’est pouvoir, dit-on. J’arrive à concilier vie familiale, professionnelle et entrepreneur. Malheureusement, j’ai des choix à faire parfois, car, il m’arrive de refuser des commandes sur le poids de la fatigue ou des obligations sociales. Le menu de cuisine est offert certains soirs en semaine (après le boulot) ainsi que et les week-ends et jours fériés uniquement sur réservation.

Parlez-nous des « Délices de Lam »

Les Délices de Lam est un dérivé de mon prénom Lamoussa. Il faut dire que je suis une très grande passionnée de cuisine qui consacrait ses heures perdues à la cuisine, à essayer de nouvelles recettes dans plusieurs groupes de cuisines. En alliant créativité, tradition et modernité, mes plats se différenciaient tout le temps sur les tables de réception. J’ai un grand sens du partage et je n’hésitais pas à apporter un plat lors de nos rencontres de la communauté, ou les fêtes puis, avec la pandémie nous avons été contraints de rester à la maison. Je cuisinais, mais je n’avais plus l’occasion de partager en groupe, j’offrais quelques plats à mes voisins. Quelques personnes m’ont suggéré de le faire pour commercialiser et j’en ai parlé à mon époux qui a décidé de me soutenir dans cette aventure. Les Délices de Lam est traiteur à domicile inscrite au registraire des entreprises québécoises. Vu que le secteur de l’alimentation est règlementé et pour la santé et sécurité de nos clients, nous avons obtenu toutes les autorisations du Ministère de l’agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Nos ventes se passent exclusivement sur les réseaux sociaux (page Facebook www.facebook.com/Les-délices-de-Lam-103674681573203, instagramm, WhatsApp) … Nous avons un service d’expédition qui nous permets de de servir certains compatriotes allant parfois à près de 450 km. Avec grande joie, nous servons aussi des compatriotes provenant des États-Unis, de l’Europe ou ceux du Burkina en mission.

Quelle est la particularité de vos mets ?

Nos avons un concept unique en son genre : le fait sur commande qui nous permets de nous adapter aux besoins des clients. Nos mets sont tant variés, que diversifiés et conviennent tant aux petits et grands. Ils ne contiennent aucun additif ni agents de conservation. Notre menu est très diversifié les mets phares sont les galettes (massa) qui sont prisés tant par les compatriotes que les autres communautés ouest africaine et les Québécois. Le riz soumbala, le gonré, la babenda, le zamné, le souma (poids bambara), le tô de, mais avec plusieurs sauces (gombo frais, sec, kapok, corête, oseille), le chitoumou (chenilles), les bouillies, le deguè, le tchiep, les jus maison (bissap, gingembre, zoom-kom, tamarin, poudre de baobab au lait, orchata). Au-delà de ces plats, nous offrons aussi le repis cuisine à travers notre gamme de sauces (patte d’arachide, yassa, légumes, etc.).

8- Avez-vous un restaurant à Québec ? Ou est- ce en projet ?

Non, je n’ai pas de restaurant. Ce projet de restaurant est en cours d’analyse.

Comptez-vous revenir au pays un jour ?

Bien sûr j’ai la chance d’y retourner très souvent. Cela me permet de voir ma famille ainsi que mes partenaires d’affaires.

Fréquentez-vous une communauté Burkinabè résidante dans votre ville ?

Oui, je fréquente des communautés à Québec. Je suis par ailleurs très engagée auprès de ces derniers dont l’ABUQ (Association des Burkinabé de Québec ou je joue le rôle de conseillère auprès du bureau exécutif de 2022).

Quelles sont vos projets pour le Burkina ?

Contribuer au rayonnement de la richesse culinaire burkinabé au-delà de nos frontières d’une part en faisant découvrir nos mets par des personnes vivantes à Québec d’autre part offrir un voyage culinaire dans le confort de leur maison à mes compatriotes. J’ai un projet avec un partenaire local en cours d’analyse.

Quelles sont vos initiatives allant dans le sens de l’effort de guerre ?

Je participe et promeus les initiatives en faveur de l’effort de guerre au profit des PDI. J’ai eu la chance de contribuer à une collecte effectuée par des burkinabé vivant à Québec en mars 2023.

Interview réalisée en ligne par Clémentine Midiour/ MoussoNews