#InstantDiasporaBurkinabè : Lionel Doh, un stratège de la finance de marché en France

Installé en France depuis plus d’une décennie, Lionel Doh s’est frayé un chemin dans l’univers exigeant et très sélectif de la finance de marché. Diplômé d’un MBA en finance et d’un Exécutive MBA à HEC Paris, il évolue aujourd’hui au sein de BNP Paribas, où il a la charge de la sélection des fonds d’investissement alternatifs pour des clients fortunés.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Lionel DOH, j’ai 34 ans. Je suis originaire du Burkina Faso et je vis en France depuis plus d’une dizaine d’années, où je travaille aujourd’hui dans la finance de marché. Mon parcours académique m’a mené à Paris, où j’ai obtenu un MBA en Finance de marché. J’ai également complété un Executive MBA à HEC Paris en plus de la certification CFA.

Depuis quand vivez-vous en France et qu’est-ce qui vous y a amené ?

Je vis en France de manière permanente depuis 12 ans. Ce pays m’était déjà familier, car j’y venais souvent en vacances et une partie de ma famille y vit. Mon choix s’est naturellement porté sur la France pour y poursuivre mes études en finance et me rapprocher de mes proches.

Qu’est-ce qui vous a orienté vers le domaine spécifique de la finance de marché ?

J’ai toujours été fasciné par les mécanismes économiques mondiaux et le rôle central des marchés financiers. La finance de marché étant le cireur de l’économie, s’est imposée comme une évidence, car elle allie rigueur, analyse et stratégie, des dimensions qui me passionnent.

Quel est votre rôle actuel dans la finance de marché ?

J’ai actuellement la charge de la sélection des fonds d’investissement alternatifs (Alternative Funds Picker) au sein de la gestion de fortune chez BNP Paribas. Mon rôle est d’identifier les meilleures opportunités d’investissement pour les portefeuilles de nos clients privés.

Dans quel type d’institution travaillez-vous ?

Je travaille au sein d’une grande banque d’investissement, BNP Paribas, plus précisément dans la gestion de fortune.

Quelles sont les compétences techniques ou humaines les plus importantes dans votre métier ?

L’analyse financière rigoureuse, la compréhension fine des marchés, la gestion des risques et la stratégie d’allocation sont des compétences techniques essentielles. Mais des qualités humaines comme l’intégrité, la rigueur, l’écoute et la résilience sont tout aussi cruciales.

Pouvez-vous décrire une journée type dans votre travail ?

Chaque jour commence par une veille des marchés et des actualités économiques. Ensuite, je consacre du temps à l’analyse de fonds, à des réunions d’équipe, et à des échanges avec nos partenaires ou gérants externes. Il faut aussi suivre les performances des fonds sélectionnés et adapter les allocations si nécessaire.

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Lionel DOH, un stratège de la finance de marché en France depuis 12 ans.

Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées en tant que Burkinabè dans ce secteur très concurrentiel ?

Le plus grand défi a sans doute été de faire mes preuves dans un environnement très élitiste, où le réseau et les origines peuvent jouer un rôle. Il faut souvent travailler deux fois plus pour être pris au sérieux, surtout dans des environnements où l’on est peu représenté.

Avez-vous ressenti des barrières liées à l’origine, au réseau ou à l’accès aux grandes écoles ?

Oui, ces barrières existent encore. Être un cadre noir dans une grande institution française peut surprendre certains. Mais les choses changent. Et heureusement, certaines structures comme BNP Paribas font des efforts notables en matière de diversité.

Quels moments forts ou réussites marquantes pouvez-vous partager ?

Avoir la charge de la sélection des fonds alternatifs a été un moment fort. J’ai passé plusieurs entretiens face à d’autres candidats expérimentés. Être choisi pour ce poste a été une vraie reconnaissance de mes compétences.

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Seriez-vous intéressé à accompagner des initiatives locales dans le domaine financier au Burkina ?

Absolument. Je suis convaincu que la finance est un levier de développement. Regarder par exemple les États Unis et la ville de New York. J’aimerais contribuer à une meilleure éducation financière, au développement de solutions d’investissement adaptées à notre contexte, ou encore à dynamiser la bourse régionale.

Maintenez-vous un lien fort avec la communauté burkinabè ou africaine en France ?

Oui, je reste très proche de la communauté. Nous avons même créé une association, La Cordée du Faso, qui œuvre pour des actions sociales au Burkina.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune Burkinabè souhaitant entrer dans la finance de marché ?

Je lui dirais d’oser, de viser l’excellence, de se former sans relâche, et surtout de croire en ses capacités. La finance de marché est exigeante, mais accessible à ceux qui s’en donnent les moyens, peu importe leur origine.

Avez-vous des projets personnels liés à un éventuel retour ou à une contribution directe au développement du Burkina ?

Oui, même si je ne peux pas encore tout dévoiler. Mon ambition est de participer au développement d’une finance responsable et durable au Burkina. En parallèle, je continue de me préparer en acquérant un maximum d’expérience ici.

Un dernier mot ou un message d’encouragement à l’endroit de la jeunesse burkinabè ?

Croyez en vous. Les défis sont nombreux, mais ils cachent des opportunités. Apprenez à oser, à voir grand. Et surtout, ne perdez jamais de vue vos valeurs : le travail, la persévérance et l’intégrité. Ce sont elles qui ouvriront les portes, ici comme ailleurs.

Interview réalisée en ligne par Annick HIEN/MoussoNews

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