#InstantDiasporaBurkinabè: Mettre ses compétences en Architecte au profit de son pays, le projet de Stanislas Ki

Étudiant burkinabè en Master II d’Architecture à l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) au Togo, Gonfou Ferdinand Stanislas KI nourrit une ambition qui est de mettre ses compétences au service du développement de son pays. Entre rigueur académique, ouverture internationale et passion pour la conception, il se prépare à relever les défis architecturaux du Burkina Faso.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour et merci à toute l’équipe de Mousso News pour cette belle opportunité.
Je suis Gonfou Ferdinand Stanislas KI, étudiant burkinabè en Master II d’Architecture à l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) au Togo.
Ayant un vif intérêt pour le dessin, le design, la musique, le sport et la découverte, je suis en fin de formation et animé par l’ambition de contribuer au développement de mon pays à travers l’architecture.
Depuis quand êtes-vous au Togo ?
Je suis arrivé au Togo en novembre 2020. Mais chaque vacance (Août-Septembre), je rentre au Burkina Faso pour retrouver ma famille, effectuer des stages et participer à d’autres activités.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous orienter vers le domaine de l’architecture ?
Ma motivation pour l’architecture est née, presque de façon fortuite. Enfant, j’aimais réaliser des crèches à Noël, ce qui m’a probablement sensibilisé à la créativité et à l’espace. Plus tard, en observant les belles constructions dans ma ville, j’ai nourri le désir de faire partie de ceux qui conçoivent ces ouvrages. Après mon baccalauréat, il était essentiel pour moi de choisir une filière qui me passionne et dans laquelle je puisse m’épanouir. L’architecture s’est imposée naturellement.
Quel est votre parcours scolaire avant votre arrivée au Togo ?
J’ai effectué mes études primaires à l’école Sacré-Cœur de Gaoua où j’ai obtenu le CEP. J’ai poursuivi au Petit Séminaire Saint Tarsicius de Diébougou pour le premier cycle, sanctionné par le BEPC. J’ai ensuite continué au Petit Séminaire de Pabré pour la Seconde C et la Première D, puis achevé mon secondaire au Collège Notre Dame de l’Espérance où j’ai obtenu le baccalauréat série D. C’est durant cette année que j’ai passé le concours d’entrée à l’EAMAU.
Pourquoi le choix porté vers le Togo pour la suite de vos études ?
Mon choix s’est porté sur le Togo car l’EAMAU, référence en Afrique pour la formation en Architecture, Urbanisme et Gestion Urbaine, y est implantée. Déjà en Terminale, mes recherches m’ont convaincu de la qualité de cet établissement Inter-États qui regroupe quatorze pays. De plus, l’État burkinabè, à travers la DGCOB (ex CIOSPB), octroie des bourses pour y étudier. C’est ainsi que j’ai pu intégrer l’école avec une bourse d’études.

Comment s’est passée votre intégration ?
Mon intégration s’est globalement bien passée. Malgré quelques défis, j’ai bénéficié du soutien de nos aînés qui nous ont accueillis, guidés dans les démarches administratives et aidés à mieux nous adapter à ce nouvel environnement.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Les principaux défis étaient liés, d’une part, à l’adaptation académique avec un système différent de celui du lycée ; et d’autre part, à l’adaptation à la vie quotidienne (alimentation, environnement, mode de vie). Avec le temps et beaucoup d’efforts, j’ai su surmonter ces défis.
Quelle est cette particularité que vous remarquez dans le système éducatif togolais ?
Je ne saurai me prononcer de façon générale sur le système éducatif togolais, car mon expérience se limite à l’EAMAU. Toutefois, je puis rassurer tous ceux qui souhaiteraient venir que la qualité de la formation est réelle et que plusieurs Burkinabè réussissent également dans d’autres institutions telles que l’Université de Lomé, le CERFER ou l’UCAO.

Quelles compétences ou valeurs avez-vous développé depuis le début de votre formation ?
Ma formation m’a permis de développer une grande capacité d’adaptation, un sens poussé de l’organisation, ainsi que l’esprit d’équipe, indispensables dans notre domaine. J’ai également acquis des compétences techniques en dessin, conception architecturale et maîtrise de logiciels (Archicad, Lumion, Illustrator, Photoshop, InDesign, etc.).
Gardez-vous un lien fort avec votre pays d’origine ? (Famille, associations, projets)
Absolument. Chaque vacance, je retourne au Burkina Faso pour passer du temps en famille et effectuer des stages. Aussi, notre association à savoir l’AEB-EAMAU (Association des Étudiants Burkinabè de l’EAMAU) organise diverses activités (comme les 72 Heures des Futurs Bâtisseurs Burkinabè) à Ouagadougou auxquelles je participe.
En quoi votre formation au Togo, représente-t-elle une valeur ajoutée pour le Burkina Faso ?
Ma formation au Togo représente une véritable valeur ajoutée pour le Burkina Faso car elle me permet d’acquérir une forte expérience en architecture dans un cadre international. Je bénéficie d’un environnement multiculturel qui enrichit ma vision et me prépare à proposer des solutions adaptées et innovantes aux besoins de mon pays.
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Pensez-vous revenir au Burkina et y travailler ?
Oui, sans hésitation. Mon objectif est de mettre mes compétences au service du Burkina Faso, car je considère qu’il est de mon devoir de contribuer à son développement à travers l’architecture.
Quels sont vos projets après les études ?
À court terme, je souhaite acquérir davantage d’expérience pratique en entreprise afin de confronter mes acquis académiques aux réalités du terrain. À moyen et long terme, je reste ouvert à des opportunités de perfectionnement (formations ou spécialisations).
Quels conseils avez-vous à la jeunesse burkinabè qui souhaite étudier à l’extérieur ?
À ceux qui souhaitent étudier à l’étranger, je dirai d’abord qu’il est essentiel de bien se renseigner sur le pays et le programme d’études. Ensuite, il faut garder à l’esprit que, où que nous soyons, nous représentons le Burkina Faso. Nos comportements et nos résultats académiques doivent refléter des valeurs d’exemplarité. Enfin, il faut croire en ses rêves, travailler dur et persévérer, car la seule place où le succès vient avant le travail c’est dans le dictionnaire. Et pour ceux qui croient en Dieu, je recommande de toujours lui confier leur parcours. »
Je remercie une fois de plus l’équipe de Mousso News pour cette belle initiative et leur adresse tous mes encouragements pour le travail remarquable qu’ils accomplissent.
Interview réalisée en ligne par Diane SAWADOGO/ MoussoNews