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Journée Internationale de la Femme Africaine : Une célébration presque inexistante ?
La Journée internationale des Droits de la Femme est parfois célébrée en grande pompe par les gouvernants et la population contrairement à la Journée de la Femme Africaine (JIFA), commémorée chaque 31 juillet qui passe presque inaperçue. Cette méconnaissance soulève des questions sur l’importance accordée à cette célébration.
La journée internationale de la femme africaine – édition 2024- est passé sous silence au Burkina et dans bien d’autres contrées en Afrique. Aucune annonce, aucun communiqué des autorités, encore moins des actions d’organisation de défense des droits de la femme. Oublie ou négligence, beaucoup de femmes se posent
Dalia Zerbo, jeune étudiante semble ne pas connaitre l’existence d’une telle journée: « Si cette journée existe, pourquoi je n’ai rien vu sur les réseaux sociaux et pourquoi le gouvernement n’en parle pas ? », questionne-t-elle en vérifiant l’information sur internet
Même refrain chez Christie Niada. « J’ai vu des visuels et j’étais étonnée d’apprendre cela. Mais je me suis dit que c’était sûrement dû à un manque de culture générale de ma part ou que la journée vient d’être créée » explique t-elle.
Contrairement au Burkina Faso, des ateliers et conférences ont été organisés dans certains pays des sous régions comme le Congo, au Tchad et en Côte d’Ivoire pour marquer la journée.
R. Eldaa Koama donne son avis sur ce manque d’engouement
R. Eldaa Koama, défenseuse du bien-être de la femme estime que la célébration de la journée internationale de la femme africaine ne rentre dans la stratégie du Gouvernement du Burkina. « Le Burkina commémore déjà la journée internationale des droits de la femme et Octobre Rose qui sont des occasions de célébrer la femme et son bien-être. Commémorer donc cette journée n’apportera aucune une valeur ajoutée », explique la jeune dame.
Par ailleurs, poursuit-elle, cette journée n’est pas trop connue de la population et il est préférable de mobiliser les partenaires autour des célébration mieux connus. Elle a également rappelé que les actions actuelles du gouvernement et surtout du ministère en charge du Genre sont surtout axés sur la solidarité.
« Quant au citoyen, il est plus intéressé par les questions de sécurité et de souveraineté. Et concernant les associations, elles relèvent et dépendent généralement du calendrier de leur ministère de Tutelle. Cela explique pourquoi de leur côté, cette journée n’a également pas susciter trop d’engouement », indique R. Eldaa.
Contrairement aux autres pays qui ont organise des ateliers et des conférences, R. Eldaa propose en marge et au-delà de la commémoration de la JIFA que le Burkina Faso mette en lumière les actions menés par les femmes africaines pour le bien-être de leurs paires. « Il faut encourager les femmes a s’engager pour elle et à prendre la place qu’elle mérite » souligne-t-elle.
La journée internationale de la femme africaine est une initiative de Aoua Keita
La Journée internationale de la femme africaine (JIFA), initiée par Aoua Keïta, existe depuis 1974. Elle a participé en 1958 à la création de l’Union des femmes de l’Ouest africain (UFOA) dont l’objectif était de défendre les droits des femmes et de poser les bases d’une organisation panafricaine. Celle-ci est fondée à Bamako en juillet 1959, par des femmes du Soudan français, de Guinée, du Sénégal et du Dahomey (actuel Bénin).
Bien que l’UFOA disparaisse en 1960, les réseaux qu’elle a permis de tisser servent de base à une structure continentale quelques années plus tard : la Conférence des femmes africaines, future Organisation Panafricaine des Femmes. Elle est créée à Dar es Salam, en Tanzanie, en 1962, avec son siège à Bamako.
La JIFA est célébrée chaque année le 31 juillet, en commémoration du 31 juillet 1962, date à laquelle des femmes du continent africain se sont réunies pour créer cette organisation
L’objectif de ces femmes, malgré les différences ethniques et linguistiques, était d’unir leurs forces et de travailler ensemble autour d’un idéal commun, notamment celui de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes africaines et à leur émancipation.
La JIFA a été proclamée par les Nations Unies en 1962 avant d’être officiellement instaurée le 31 juillet 1974, lors du premier Congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes, tenu au Sénégal.
La célébration de la Journée internationale de la femme africaine reste méconnue au Burkina Faso. Comme le souligne R.Eldaa Koama, il serait plus efficace de mobiliser les partenaires autour des célébrations déjà bien ancrées et de mettre en lumière les actions concrètes menées par les femmes pour le bien-être de leurs paires.
Pour que cette journée gagne en importance, une meilleure communication et sensibilisation sont nécessaires, tout en renforçant les initiatives existantes pour l’autonomie et l’émancipation des femmes africaines.
Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews
