L’art au-delà du handicap : Waramata Sanou, une sourde-muette qui fait trembler les scènes de danse

Waramata Sanou est une sourde-muette qui a toujours eu pour passion la danse. Etant limitée par les barrières de l’audition, elle ne faisait qu’observer les pratiquants de cette activité. Ce n’est qu’en 2011, que le danseur chorégraphe international, Yaya Sanou a décidé de proposer de la danse aux responsables de son école.  Ainsi la jeune fille s’est vue une opportunité de vivre sa passion en s’inscrivant au club de danse du formateur. Après quelques années, cette novice est devenue une experte en danse, et côtoie la plupart des scènes de danse nationales et internationales. Le lundi 13 juin 2022, Mousso News est allée à sa rencontre dans leur centre d’entraînement quotidien à Bobo-Dioulasso.

De nos jours, le handicap auditif n’est plus une entrave aux victimes qui souhaitent danser aux pas des mélodies et du rythme. Du moins, c’est ce qu’a démontré le danseur chorégraphe international Yaya Sanou, en créant son association – Art au-delà du Handicap -. Cette association, selon son promoteur Yaya Sanou, s’est donnée pour vocation de participer à la promotion des personnes vivant avec un handicap, en les apprenant la danse. Parmi ces élèves se trouve la talentueuse danseur sourde-muette, Waramata Sanou.

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                 Waramata Sanou, sourde-muette danseuse

A son arrivée au centre, la danse pour elle, n’était encore qu’un rêve qu’elle ne pensait jamais réalisable. ‘’Quand je voyais les personnes entendantes danser et faire des mouvements coordonnés, j’adorais, et c’était mon rêve de faire comme eux. A mon arrivée au centre, quand M. Sanou me disait que je pourrai un jour danser ainsi, je ne le croyais pas ‘’, a confié la jeune danseuse de 23 ans. Comme elle, il y a beaucoup d’autres jeunes avec qui Yaya Sanou travaille et essaie de rendre de leurs rêves une réalité. ‘’ Au sein de l’association, les enfants sont à ce jour devenus des membres d’une même famille. Ils se côtoient quotidiennement, et partage leurs expériences.  Il faut noter que récemment nous avons intégré même les enfants entendants au groupe, afin de briser les limites du handicap et les faire comprendre que personne n’est destiné au handicap ‘’, s’est prononcé M. Sanou.

Un métier rentable

Pour Waramata Sanou, ce métier qu’elle a embrassé depuis 2011 comme profession, commence à porter fruits. « Dans la compagnie, nous faisons des spectacles un peu partout au pays et à l’extérieur.  Quand on dit à certaines personnes que nous sommes sourds-muets, elles n’en reviennent pas et elles sont émerveillées », a lancé Mlle Sanou. Et de poursuivre que dans pas mal de spectacles et d’évènements, leur troupe est présente.  « Nous faisons des prestations dans des grandes cérémonies au pays et même à l’international. Nous avons également participé à l’événement emblématique dénommée – l’Afrique a un incroyable talent en 2016-, ou nous sommes sortis en demi-finale.  Tout cela nous rapporte » a déclaré la jeune danseuse. Selon elle, peu à peu, le rêve qu’elle pensait irréalisable est en train de prendre forme et de se concrétiser.

Des difficultés

 Ce que regrette Waramata, est le fait que leurs cachets sur le territoire national n’est pas assez consistant. Les difficultés à l’écouter, étaient l’incompréhension avec les parents. «  Quant au début, j’avais parlé de mon désir à adopter la danse comme métier, les parents n’étaient pas d’accord.  Malgré tout, j’ai persisté. Un jour, ils sont venus, et ont vu ma façon de danser bien qu’étant handicapée auditive. Ils étaient fascinés, et c’est en ce moment précis qu’ils ils m’ont donné leur accord officiel », a-t-elle indiqué.

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          Yaya Sanou, maître-danseur

L’habile danseuse Waramata pense que les personnes handicapées, surtout les jeunes doivent poursuivre leurs rêves jusqu’au bout de leur souffle, et ne jamais abandonner. Quant au formateur Yaya Sanou, lui pense que le gouvernement devrait être beaucoup plus regardant envers les enfants handicapés, car dit-il, «  Ils se sentent le plus souvent marginalisés et même abandonnés par la société », précisé le maître danseur Sanou.

NB: Propos de Waramata Sanou, retranscrits par le chorégraphe Yaya Sanou, aussi expert en communication non-vervale.

Léandre Sosthène SOMBIE

leandresosthene61@gmail.com

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