Le néré : Un trésor caché des marchés burkinabè

À Ouagadougou, de nombreuses femmes s’adonnent à la vente de néré, un produit local aux multiples vertus. Elles sont omniprésentes à partir du mois d’avril jusqu’en juin. Dans des marchés ou aux abords des goudrons, elles sont assises sous leurs parasols avec des tas de néré soigneusement alignées devant elles. Constat
La vente de néré est une source de revenu essentielle pour bon nombre de femmes burkinabè.

Dans un des marchés de Ouagadougou, Adjaratou Nikiema, vendeuse grossiste de néré et autres, confie que la période de récolte la plus intense s’étend sur les mois d’avril et de mai.
Chaque année, Adjaratou Nikiema se rend à Saponé pour s’approvisionner directement auprès des producteurs et les revends par lot. Chaque lot est vendu au prix de 500F et de 250F et la poudre à 500F le bol. Elle souligne que le néré est moins rentable actuellement mais ses parties sont utiles. « Les graines servent à en faire du soumbala, la peau est aussi utilisée dans la lutte contre les douleurs de ventre des enfants ; les maux de dents ; les plaies…et la poudre est utile dans l’alimentation », explique-t-elle.
Fatimata Zongo, une autre vendeuse ambulante de néré se les procure auprès des grossistes dans des marchés. Elle les revend par la suite en petit lot de 100FCFA. Tous les ans pendant d’avril jusqu’en juin, Fatimata débute sa vente. Toutefois, le néré n’est pas le seul produit qu’elle commercialise. Chez elle, la vente de ce produit n’est pas rentable et ne lui permet pas de subvenir aux besoins de sa famille. Pour elle, le néré est important car il est comestible et ses graines servent à faire du soumbala.
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Du soumbala pour les graines de néré, mais qu’en est-il de la poudre ?
La poudre du néré a de multiples vertus. Selon ces vendeuses, elle est particulièrement utile dans les régimes alimentaires à faible teneur en viande. Elle est également utilisée dans la lutte contre l’anémie. Elle peut être utilisée pour préparer des gâteaux ; de la bouillie pour bébé ; des jus nutritifs ; de la pommade pour le corps. Les nutritionnistes la recommandent aux femmes allaitantes comme complément alimentaire, aux enfants de plus de 6 mois et aux personnes âgées.

Layla Sawadogo, tire également profit de la poudre du néré qu’elle confirme être un aliment très riche en vitamine. Elle l’utilise pour faire des beignets (karacoro), de la bouillie ou la consomme à l’état brut.
Sidiki Sanfo n’est pas un grand consommateur du néré. Mais il utilise souvent la peau pour soigner certaines maladies telles que les maux de dents et les blessures. Aussi, il consomme le soumbala qui s’est révélé être bon contre l’hypertension.

Selon des spécialistes, la poudre de néré possède de nombreuses vertus pour la santé. Elle est riche en protéines végétales, en fibres et probiotiques naturels, en fer, en calcium et en vitamine. Il est aussi un produit polyvalent qui favorise une bonne digestion.
De son nom scientifique Parkia biglobosa, le néré est une espèce de plante à fleur de la famille des Mimosaceae. C’est un arbre originaire des zones sahéliennes et soudaniennes. Le néré est une plante très prisée en Afrique grâce à ses multiples vertus nutritionnelles et sa saveur. IL nourrit, soigne et fait vivre. Sa valorisation représente une richesse culturelle et économique pour le Burkina Faso.
Maïmouna DJIBO et Océanne BAMA (Stagiaires)/MoussoNews