« Le savon noir africain est le meilleur pour la vaisselle », Fatima Ouédraogo

Bien avant d’être un produit de beauté, le savon noir africain faisait déjà ses preuves dans les foyers, notamment en cuisine. Qu’il soit utilisé pour laver les plats ou pour protéger le fond des marmites avant d’être mis au feu. À Ouagadougou, il reste encore aujourd’hui un indispensable pour nos ménages.

Sur un étal improvisé à même le sol au marché de Kalgondin, Fatima Ouédraogo dispose de beaucoup de morceaux de savon noir dans un panier. Pour cette vendeuse, « le savon noir, C’est d’abord pour laver les plats. Ça fait briller l’aluminium mieux que n’importe quel savon moderne », affirme -t-elle.

Selon Fatima Ouédraogo, « le savon noir africain est le meilleur pour laver nos plats et nos marmites. Il enlève les odeurs des repas et permet d’avoir des plats sans odeur ni parfums ». Les autres savons ne sont pas aussi efficaces que celui-là et ils laissent leurs parfums sur nos ustensiles.

« Le savon noir africain est le meilleur pour la vaisselle », Fatima Ouédraogo 2 — ***Les savons noirs vendus par Alimata Diallo.***

Même son de cloche chez Alimata Diallo, vendeuse au marché de Cissin. Elle dispose son savon noir par petits morceaux emballés dans des sachets. « Il y a des femmes qui paient uniquement pour tartiner le dos des marmites avant de les mettre sur le feu. Comme ça, la suite ne colle pas et c’est plus facile à nettoyer. On appelle ça ‘habiller’ la marmite », déclare Alimata Diallo.

Dans certains foyers, cette pratique est un réflexe quotidien. Awa Bationo, marié depuis 12 ans, raconte : « Avant de mettre ma marmite sur le charbon ou le bois de chauffe, je l’enduis d’un peu de savon noir et d’eau. Moi, je ne peux pas cuisiner sans mon savon noir ». Elle continue pour dire que Même si la marmite est sur le feu toute la journée le lavage est toujours facile.

Même les plus jeunes perpétuent le geste

C’est le cas de Rokia Sawadogo, locataire d’une petite chambre autonome. « J’ai connu les bienfaits du savon depuis l’enfance et quand je quittais Bobo Dioulasso pour Ouaga, j’ai apporté mon savon. En fait, quand tu n’aimes pas laver les plats et que tu l’utilises, c’est très facile. Il enlève bien l’huile et est bon marché. C’est l’idéal pour les étudiants comme nous », souligne t-elle.