Pénurie de carburant : « J’ai passé la nuit à la station avec mon enfant, dans cette fraicheur »

Le bébé au dos, parfois détaché pour l’allaiter, la pagne savamment bien noué, Henriette, 27 ans a passé la nuit à la recherche du carburant. Depuis le 26 décembre 2022 un communiqué de la Société nationale Burkinabè d’hydrocarbure (Sonabhy) informait les distributeurs d’une forte perturbation en raison des opérations de maintenance dans certains dépôts. Paniqués les consommateurs ont pris d’assaut les stations d’essence.

Henriette n’arrive plus à mener son activité commerciale. « Depuis le 25 décembre, je n’ai rien vendu », dit-elle la mine grise. Avec son bébé au dos, la jeune dame est arrivée à une station dans le quartier Ouaga 2000 aux environs de 22h. Elle a attendu cette heure tardive de la nuit dans l’espoir de se procurer du carburant. « Je vends des fruits. Chaque matin, je me rends à Gounghin pour en acheter et revendre », confie-telle. Jusqu’à 23h, Henriette n’avait pas encore eu du carburant. Une autre station, un autre constat.

Bintou, caissière dans une alimentation attend patiemment. « J’ai fini à 22h30 et je me suis arrêtée pour prendre du carburant. Si je n’en gagne pas ce soir, demain, je ne pourrai pas me rendre au travail. Même si c’est à 3h du matin, j’attendrai, je ne veux pas perdre mon emploi », témoigne la dame jeune l’air anxieuse. A Gounghin, un autre quartier de Ouagadougou, Aichatou est aussi à la recherche de carburant. « C’est à Kalgondin que j’ai pu finalement avoir le carburant après avoir parcouru 6 kilomètres et une attente de 2h », raconte Aichatou qui a dû fermer sa boutique de vêtement alors que c’est la période de fête, donc d’achat pour elle. La pénurie de carburant a un impact sur l’activité économique des populations Ouagalaise en général et des femmes en particulier.

Mariam Lingané/ Emmanuella Heureuse | MoussoNews