Perruques : Cet accessoire de beauté de plus en plus utilisé par les Ouagalaises

Les perruques ou encore extensions de cheveux sont monnaie courante au Burkina Faso. Considérée comme une tendance de mode, les port des perruques peuvent être motivées par des raisons esthétiques, économiques ou encore médicales.

Le port de perruques ou l’extension des cheveux est une pratique qui s’impose de plus en plus aux salons de coiffures dames au Burkina. De nombreuses jeunes filles et femmes utilisent les perruques et font des extensions de cheveux parce qu’elles estiment que cela favorise une bonne croissance des cheveux naturels. Selon Stéphanie Kabré, coiffeuse et propriétaire d’un salon de coiffure, cette méthode permet aux femmes surtout aux jeunes filles d’avoir un contrôle absolu sur l’entretien de leurs cheveux naturels et facilite leur poussée. « Porter des perruques ou se faire poser des extensions est très idéale pour une meilleure poussée des cheveux. Avec trois ou quatre perruques tu peux changer de coiffure à tout moment sans trop abimer les cheveux ou le cuir chevelu », explique-t-elle.

Pour certaines, le port de la perruque ou les extensions de mèche est une question de choix personnel et d’esthétique. « Je porte plus les perruques car j’arrive à changer rapidement de style de coiffure sans abimer mes cheveux naturels qui poussent à leur rythme », témoigne Félicité Zongo.

Economique et facile à porter

Le prix des perruques ou mèches naturelles et artificielles varie de 10 000F à plus de 750.000F sur le marché. Ces articles essentiellement importés s’achètent comme des petits pains dans des boutiques qui proposent divers modèles aux différentes colorations.

Avec les perruques Keren Zongo, jeune étudiante en médecine faelle économise un peu plus. « La filière que j’ai choisie occupe beaucoup mon temps. Je n’ai pratiquement pas le temps pour aller me coiffer alors qu’avec les perruques, je gagne en temps et en économie. Par exemple au lieu de dépenser 10.000F ou 15000f pour l’achat d’une mèche et la main d’œuvre de la coiffeuse pour une coiffure qui va durer maximum un mois, je préfère m’acheter une perruque que je vais porter plus d’un mois », raconte la jeune étudiante.

Quant à Ursula Bandaogo mère de famille, porter des perruques lui permet de moins dépenser, de rester présentable tout en suivant son traitement capillaire. « A force de faire les tissages et autres, j’ai perdu tous mes cheveux de devant et j’ai beaucoup dépensé pour les réaliser. Je suis un traitement capillaire pour la repousse des cheveux et pour des raisons d’esthétique et économique je me suis tournée vers les perruques », dit-elle.

Perruques : Cet accessoire de beauté de plus en plus utilisé par les Ouagalaises 2

Les perruques qui ont une durée de vie allant de 2 à 5 ans voire plus et leurs entretiens coûtent moins. Adélaïde Kambiré pour sa part indique avoir fait recours aux perruques depuis 2019 et en possède plus d’une trentaine. « Depuis 2019 je porte des perruques et cela me convient tellement que j’en suis devenue accro. Elles sont très économiques pour moi, il y a des perruques de 2019 que je porte toujours. Je fais leurs entretiens à la maison et la seule chose pour laquelle je dépense quand il s’agit de coiffure, c’est l’achat d’une perruque », confie-t-elle.

Les femmes sont naturellement belles sans les perruques

Le port des perruques et des extensions ne fait pas l’unanimité au sein de la population ouagalaise. Certaines personnes estiment que les perruques sont des artifices importés pour amener les femmes à ressembler à celles de l’occident. « Les femmes sont naturellement belles si elles prennent soin d’elles. Quand elles portent les perruques, elles perdent leur authenticité et ne deviennent une copie de celles occidentales », affirme Hervé Compaoré, garagiste.

Tout comme Hervé, Célestine Koudougou pense que les perruques occasionnent des cassures de cheveux et les rendent paresseuses en matière de propreté. « Vous allez voir des femmes et des filles porter les mêmes perruques pendant des jours ou des semaines sans les laver. De plus elles se les passent entre amies et au lieu de les laver, elles ne font qu’appliquer des pommades dessus ce qui a un moment donné commence à sentir très mauvais. Pourtant avec les cheveux naturels, on peut les laver tous les jours », fait-elle savoir.

Le commerce des perruques est en plein boom au Burkina Faso. Elles sont de plus en plus importées de la Chine, de l’Inde et des pays de la sous-région tels que la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana et le Nigeria.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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