Recyclage et entrepreneuriat : Aichatou Ki donne une seconde vie aux chaussures usées

Aichatou Ki est une jeune entrepreneure dans la confection de chaussures écoresponsables. Elle transforme toutes semelles usées en nouvelles paires. Son objectif est double : lutter contre la dégradation de l’environnement et offrir aux jeunes burkinabè une alternative à l’emploi.

Plus question de jeter les vieilles chaussures ! Aichatou Ki leur offre une seconde vie. Usées, abîmées, ces chaussures renaissent sous ses mains expertes, transformées en modèles uniques, prêtes à être portées à nouveau. C’est l’un des domaines d’activité de Aichatou Ki, d’origine « bobolaise ».

La jeune femme a été inspirée par une créatrice togolaise à Lomé. Sensible à la pollution générée par les déchets textiles, elle s’est motivée à se faire former. Après une à deux formations, Aichatou était peu satisfaite des compétences acquises. En décembre 2024, elle se résolut à aller au Togo afin de se faire initier par la jeune femme qu’elle prenait pour modèle.

De cette inspiration venue du Togo est née une vocation au Burkina. Aucune chaussure usée ne passe inaperçue pour Aichatou Ki. Dotée d’une créativité débordante, là où d’autres ne voient que des articles bons pour la poubelle, Aichatou y voit une matière première. Son imagination, la nature, elle s’inspire de tout pour redonner un nouveau design à des chaussures usées. Sa vision, c’est de se doter d’un local pour la confection et la réparation des chaussures afin de se faire connaitre au-delà de l’Afrique.

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174 personnes formées en confection de chaussures

La vision écologique de Aichatou va au-delà de la confection-vente, domaine dans lequel elle est officiellement depuis 6 mois. L’accessoiriste a déjà initié de nombreuses personnes dont à ce jour, 174 femmes et hommes de plusieurs villes du Burkina, comme Bobo Dioulasso et Ouagadougou.

À travers l’initiative « un jeune, un métier », l’accessoiriste se donne pour vision d’encourager les jeunes à entreprendre. Chaque fin de mois, comme une coutume, elle lance une formation dans une ville donnée.

 Le 13 avril 2025, des partisan.n.e.s de Ouagadougou vont être formé.e.s uniquement en confection de sacs à main personnalisés. « C’est un moyen pour nous aussi de former nos pairs. C’est pour que chacun puisse entreprendre », se justifie-t-elle.

Le principal obstacle pour Aichatou Ki reste l’approvisionnement en matière première, qui est quelquefois un frein à ses productions. Par faute de fournisseurs locaux, elle doit importer ses matériels des pays voisins tels le Togo, le Ghana, le Nigeria… Cependant, la jeune femme continue à développer son activité et rêve d’étendre ses formations à d’autres villes du pays. « Les difficultés que je rencontre dans ce domaine sont énormes. Mais cela n’est pas un prétexte pour abandonner », a-t-elle rassuré.

En parallèle, Aichatou Ki œuvre dans la teinture de pagne Bokola, des objets en résine, des box, la décoration et les éventails…

Étudiante en master 2 en sociologie du développement, elle est également promotrice de la marque Naram Confections qui se révèle dans la confection, la formation et la vente des accessoires en pagne, notamment des sacs et des chaussures à partir de pagnes africains. Cette marque a plusieurs fois été associé à des défilés de mode, dont l’acte 6 du FEAMO.

Annick HIEN/MoussoNews