Reprise des classes et manque d’essence : « Si tu décides de venir à l’école tu vas trouver un moyen pour le faire », élève

Après deux semaines de congés, les élèves reprennent le chemin de l’école ce jeudi 05 Janvier 2023. Cette reprise de classe intervient dans un contexte de difficulté d’approvisionnement en essence au Burkina Faso. Nous sommes allés à la rencontre des élèves pour recueillir leurs avis face à cette situation.

Reprise des classes et manque d’essence : « Si tu décides de venir à l’école tu vas trouver un moyen pour le faire », élève 2

Plusieurs élèves rencontrent des difficultés pour rejoindre les salles de classe.  Cela est dû à la pénurie de carburant qui existe au Burkina depuis le 26 Décembre 2022. D’aucuns expriment leur mécontentement face à cette situation. « Je ne suis pas du tout contente de venir à l’école aujourd’hui. Ce matin j’étais obligée de m’arrêter à une station d’essence pour mettre du carburant et j’ai perdu beaucoup de temps à attendre mon tour » témoigne Annabelle OUEDRAOGO, élève en classe de 4ème. D’autres déplorent le retard et l’absence de certains professeurs et camarades dont les habitations sont éloignées.

 Lionel SANOU, élève en classe de 2ndA4 estime que le fait de reprendre les cours ce matin dans ce contexte de pénurie de carburant est un peu désagréable. « Ce n’est pas tous les professeurs qui seront présents. Cela nous affecte beaucoup. Certains élèves sont habitués à venir à moto parce qu’ils habitent loin. Ils seront probablement en retard ou ne pourront pas venir. Ce qui peut à des retraits de points ».

« Venir à l’école, c’est un choix »

A l’instar de ceux qui pensent que la pénurie du super 91 pourrait avoir un impact sur leurs études, d’autres trouvent que cela ne peut en aucun cas constituer un obstacle pour se rendre à l’école. « C’est vrai que je suis un peu dérangée par cette situation, mais cela n’empêche pas d’aller à l’école. Pour moi, c’est un choix. Si tu décides de venir à l’école tu vas trouver un moyen pour le faire. Moi par exemple, hier je suis allée chercher du carburant afin de pouvoir venir à l’école aujourd’hui », nous confie Astride Sanou, élève en 1ère A4. Abdoul Galilou KINDA soutient Astride dans ses propos : « Face à cette situation, Il n’y a pas tellement de sentiment de tristesse lorsqu’on est conscient de ce que l’on vient chercher à l’école. Chacun doit se débrouiller pour s’y rendre. »

Un message à l’endroit du gouvernement Burkinabè

Les élèves n’ont pas manqué de lancer un appel à l’Etat Burkinabè afin que des mesures soient prises en leur faveur. Tabitha SIMPORE n’en fait pas l’exception, elle s’exprime en ces termes : « C’est vrai que l’essence est en manque mais l’Etat devrait cas même faire en sorte que les élèves puissent s’en procurer à la rentrée. S’il faut la nuit, faire le rang pour avoir de l’essence, alors qu’il faut également bosser ses cours et se lever le matin très tôt pour aller à l’école, on ne s’en sortira pas ».

Elle affirme cependant que l’Etat doit agir afin de privilégier les élèves dans les services de stationnement d’essence.

Emmanuella Wend-Zoodo Heureuse CONGO/Stagiaire

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