Saison de pluies à Ouagadougou : Les imperméables pleuvent aussi… et à tous les prix

Quand la pluie tombe sur Ouagadougou, ce ne sont pas seulement les gouttes qui inondent les rues, mais aussi les vendeurs d’imperméables qui surgissent à chaque coin de goudron. Aux feux tricolores, dans les quartiers populaires comme huppés, ils sont des dizaines à proposer leur marchandise sous un ciel menaçant. Si les modèles varient, les tarifs eux aussi suivent la météo : plus la pluie s’intensifie, plus les prix montent.

La pluie est l’alliée de nombreux jeunes à Ouagadougou et chaque averse est une occasion d’affaires pour eux.
Maxime (nom d’emprunt), élève en classe de 5e, s’est reconverti en vendeur et pendant cette période de pluie, il propose des imperméables en vente. Il opère au carrefour de Bonheur Ville. « Il y a plusieurs types d’imperméables. Il y en a à 1000 F, à 6000, 7000, et même à 8000 F. Ce dernier est le plus bon. Vous pouvez faire des années avec celui-ci. Il fait son prix », assure-t-il en réajustant son carton.
Au feu du centre-ville, Fousseni, se faufile entre les motos et voitures arrêtées. Il n’a que les imperméables légers à vendre. Cependant ses prix semblent être chers pour certains. « Il est trop léger pour ce prix », rétorque un client en souriant, tout surpris par le prix.
Non loin, dans le quartier huppé de Ouaga 2000, les prix sont plus élevés, mais la stratégie reste la même. Assis sur sa petite chaise de camping, Madi (nom d’emprunt) vend calmement ses capes pendues à une corde tendue « Moi je vends les vrais imperméables. Il y a à 7000 et 8000 F. Ce ne sont pas les trucs chinois là. Regardez la matière, vous pouvez faire des années avec ces modèles »« , explique-t-il, sans détour. Il affirme vendre plus de 5 unités quelques jours.
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Pourtant, certains acheteurs restent sceptiques. Aux feux tricolores du centre-ville, un homme hésite longuement avant d’acheter, puis finit par refuser. « Ça ne protège pas vraiment la tête. Tant qu’il n’y a pas d’urgence, c’est toujours mieux d’attendre que la pluie diminue avant de sortir que de compter sur ces imperméables. Le temps que tu arrives à destination même, tu es déjà très mouillé, surtout la tête », lâche un usager désirant en acheter.

Entre nécessité et opportunité, les vendeurs d’imperméables ont trouvé leur créneau dans la débrouillardise saisonnière.
Annick HIEN/MoussoNews