Salimata Ouermi : L’étudiante bobolaise qui transforme le destin du « chitoumou »
Étudiante en 3e année de Finance et Comptabilité à l’Université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso, Salimata Wermi incarne l’esprit d’initiative et d’innovation. En 2023, elle a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat, animée par la volonté d’atteindre l’indépendance financière et de valoriser une ressource locale : les chenilles de karité, communément appelées « chitoumou ».
À Bobo-Dioulasso, de nombreuses femmes se lancent dans la commercialisation de chenilles fraîches ou sèches, dès que la période d’abondance arrive. Cependant, l’étudiante Salimata Wermi, elle, a voulue se démarquer en innovant. En effet, elle a choisi de les transformer en chips croustillantes, assaisonnées de piment, de cubes magie et d’autres épices spéciales.
Cette idée audacieuse lui permet de proposer un produit unique sur le marché, à des prix allant de 300, 500 et 1 000 FCFA. Ses chips de chenilles rencontrent un franc succès auprès de divers clients. Ses clients sont majoritairement des alimentations, des étudiants, et des particuliers.
En deux jours, Salimata indique qu’elle peut transformer entre 5 à 10 boîtes de chenilles, réussissant à écouler sa production tout en générant une marge bénéficiaire d’au moins 10 000 FCFA. « Souvent si le marché est florissant, je peux même vendre plus que ça. Cet argent me permet de gérer mes petits besoins sans demander de l’argent à mes parents », déclare-t-elle. Cependant, malgré ce succès, la jeune étudiante fait toujours face à de nombreuses difficultés. Elle souligne un manque de ressources financières qui l’empêche de stocker la matière première en quantité suffisante. De plus, la conciliation entre ses études et son activité entrepreneuriale représente un véritable défi. « Il arrive des moments où je reçois beaucoup de commandes alors qu’à l’école les cours sont intenses. Cela joue également sur mon assiduité dans ce commerce », relate Salimata. Aussi, cette entrepreneure affirme qu’elle fait face à un problème de local. Pour l’instant, elle gère son entreprise depuis le domicile de ses parents.
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Salimata Ouermi aspire à un espace de travail plus professionnel. Malgré ces obstacles, la vision de Salimata est grande. Elle rêve de créer une entreprise de transformation de chenilles d’envergure, capable d’embaucher plusieurs jeunes burkinabè et de contribuer à l’économie locale. Son ambition va au-delà des frontières. « Je souhaite un jour voir mes produits s’exporter à l’international, faisant ainsi rayonner la gastronomie burkinabè à travers le monde », soutient la jeune étudiante.
Salimata Ouermi est convaincu que la passion et l’innovation peuvent transformer des défis en opportunités. Elle appelle toutes les étudiantes à travailler à être partiellement indépendante.
Léandre Sosthène SOMBIE (Bobo Dioulasso)/MoussoNews