SENAFEM 2025 : 400 femmes musulmanes unies pour recoudre le tissu social

Elles sont près de 400 femmes musulmanes venues des 13 régions du Burkina à participer au Séminaire National des Femmes Musulmanes (SENAFEM) du CERFI placé cette année sous le thème « Recoudre le tissu social burkinabè ».
Du 30 octobre au 2 novembre 2025, elles réfléchiront aux moyens de renforcer la cohésion, de promouvoir l’entrepreneuriat féminin et de consolider la paix à travers la foi et l’action collective.

Le lancement de cette 9 édition a été marquée par des messages sur la responsabilité, la foi et la solidarité. Zida Zarata Sawadogo, présidente de la section féminine nationale du CERFI, a souligné que l’éducation et la foi sont des leviers essentiels pour reconstruire une société fragilisée par les crises. Elle a rappelé que chaque femme peut être une couturière du lien social et que la meilleure des femmes est celle qui fait le bien et évite le mal.

Pour elle, ce séminaire n’est pas qu’un cadre théorique, mais une occasion concrète de bâtir un mouvement où justice, paix et foi marchent ensemble.
Adja Diawara Bâ, la marraine de cette édition a salué la pertinence du thème, qu’elle a qualifié de métaphore exigeante face aux déchirures que connaît le pays. Elle a invité les participantes à agir avec courage et lucidité pour reconstruire les valeurs du vivre-ensemble. « La résilience d’une Nation ne se bâtit pas uniquement avec les armes. Elle se construit avec la force des cœurs vertueux, capables de redonner espoir et de réparer », a-t-elle indiqué.

S’appuyant sur le verset coranique « Allah ne change pas l’état d’un peuple tant que les individus ne changent pas ce qu’ils ont en eux-mêmes », elle a exhorté les femmes musulmanes à incarner ce changement et à se dresser contre les dérives idéologiques. « Le terrorisme n’est pas le djihad », a-t-elle insisté, en appelant les femmes à devenir ambassadrices de la paix et de la vérité.
Alphonsine Sawadogo, représentante le ministère de l’Action Humanitaire, a salué la contribution du CERFI à la consolidation du tissu social. Elle a estimé que les femmes musulmanes, par leur foi et leur engagement, sont des actrices essentielles de la reconstruction morale du pays. « Recoudre le tissu social, c’est réparer les liens distendus, raviver la confiance et restaurer la fraternité qui a toujours caractérisé notre nation », a-t-elle déclaré, avant de souligner l’importance de traduire la foi en actions citoyennes et solidaires.

Tout au long du séminaire, des panels, ateliers et partages d’expériences aborderont des thématiques variées : leadership féminin, éducation, entrepreneuriat, cohésion sociale et solidarité.
L’objectif est de donner aux femmes musulmanes les outils spirituels et pratiques pour être des actrices de changement, capables de recoudre les liens de confiance et d’espérance dans un Burkina en quête de paix durable.
Annick HIEN/MoussoNews



