Le Secrétaire général du ministère de l’Action sociale togolais, Bileba N’Gmebib, a été placé sous mandat de dépôt à Lomé pour des faits présumés de viol sur une employée. L’affaire suscite une vive indignation, notamment chez les organisations féministes qui réclament des mesures fortes.
Le Secrétaire général du ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la femme, Bileba N’Gmebib, a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Lomé. Selon des sources judiciaires, il est accusé de viol par une employée de son département, qui a décidé de rompre le silence après avoir été contrainte à un rapport sexuel dans les locaux du ministère.
Ironie du sort, l’affaire éclate au sein d’un département dont l’une des missions principales est justement la défense de l’intégrité physique et morale des femmes. Selon la presse locale, convoqué par sa ministre de tutelle, le haut fonctionnaire aurait reconnu partiellement les faits, tout en tentant de les minimiser. Mais ses excuses n’ont pas suffi à calmer l’indignation. À l’issue de l’enquête préliminaire de la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ), il a été déféré devant la justice et risque, en plus des poursuites pénales, un licenciement pour faute grave.
Face à cette affaire, la Grappe des organisations féministes du Togo (GOFT) a réagi dans un communiqué en date du 19 août 2025. L’organisation, qui milite pour l’éradication des violences basées sur le genre, a exhorté les autorités à faire toute la lumière sur ce dossier et à sanctionner sévèrement les auteurs d’abus sexuels.
« Ces abus constituent des abus de pouvoir, avec des conséquences psychologiques, sociales et professionnelles dévastatrices pour les victimes », souligne la GOFT. L’organisation déplore également que la parole des victimes soit encore trop peu entendue, favorisant ainsi la « double victimisation » et encourageant les bourreaux dans leur forfaiture.
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La faîtière féministe préconise entre autres, une formation obligatoire et permanente des agents publics à l’éthique professionnelle, un respect strict de la dignité et de la liberté des autres, un affichage clair et visible des procédures de signalement dans toutes les administrations.
Au-delà de ce dossier, l’affaire met en lumière un phénomène beaucoup plus large : le harcèlement et les abus sexuels en milieu professionnel, encore considérés comme un tabou dans de nombreux pays africains. Le cas togolais rappelle des situations similaires au Burkina Faso, où le Réseau des organisations féminines d’Afrique francophone (ROFAF) avait révélé, lors d’une étude, que le harcèlement sexuel est une pratique courante bien que rarement abordée dans la presse. Le tabou qui l’entoure contribue à son maintien, même si, peu à peu, les victimes commencent à briser le silence.
Source: Savoir News
Diane SAWADOGO/ MoussoNews