Tomates à Ouagadougou: De la rareté à l’abondance

Près de 100 000 F à 30 000 FCFA, voilà à combien la grande caisse de tomate est maintenant vendue à Ouagadougou. Après une période de flambée des prix, les tomates inondent désormais les marchés et Yaar et même vendu à vil prix.

Une flambée des prix sans précédent

Deux mois passé, les tomates étaient un produit rare et cher dans les marchés de capitale burkinabè. Le tas composé de quatre tomates se vendait à 200 FCFA, un prix jugé exorbitant pour plusieurs clientes. « Pendant cette période, la tomate était tellement chère et les clients fuyaient », se rappelle Mariam Oubda, vendeuse au marché de Sambin Barrage à Tanghin. Elle explique qu’à cause de cette situation, de nombreuses clientes se sont tournées vers la pâte de tomates dont le prix était plus stable.

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L’abondance grâce à la saison des pluies

La situation a totalement changé avec l’arrivée de la saison pluvieuse. Dès le mois d’août, les marchés et Yaar du pays ont été inondés de tomates. « Grâce à la saison des pluies, la tomate est devenue abondante et bon marché », explique Mariam Oubda avec enthousiasme. Aujourd’hui, le tas de tomates est vendu à des prix défiant toute concurrence. « Chez moi un tas de tomates coûte à peine 100 FCFA et avec seulement 50 FCFA, on peut se procurer des tomates, ce qui était impensable il y a encore deux mois de cela », ajoute-t-elle.

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Des tas de tomates à 100 FCFA

 Cette abondance est directement liée aux bonnes récoltes des cultivateurs, favorisées par les précipitations régulières. « Pendant la saison des pluies, de nombreux agriculteurs se tournent vers la culture de tomate et les récoltes sont généralement bonnes », explique L.M, une autre vendeuse de ce marché. Cette surproduction a entraîné une chute importante des prix. Alors que la grande caisse de tomates coûtait environ 100 000 FCFA en période de rareté, elle est désormais accessible à seulement 30.000 FCFA.

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L.M, vendeuse de tomates et de légumes au marché

Les défis de la conservation

Si cette abondance profite aux consommateurs et aux revendeuses, elle a également son lot de difficultés. Les tomates issues de la saison des pluies sont plus fragiles et périssables. « Ces tomates pourrissent rapidement, car elles sont gorgées d’eau et ne se conservent pas aussi bien que celles pendant l’harmattan », souligne L.M. Elle pointe également l’usage de pesticides, qui accélère encore la détérioration des tomates. « Ces tomates sont belles et grosses, mais elles se gâtent très vite. C’est un gros problème pour nous, car nous perdons une partie de nos marchandises chaque jour», ajoute-t-elle.

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Des tomates en putréfaction

Face à cette situation, les pertes sont inévitables. « Quand les tomates ne sont pas vendues à temps, elles pourrissent et finissent à la poubelle », déplore L.M. Devant son étal, un tas de tomates pourries témoigne de ces pertes économiques. Incapables de conserver ces tomates sur de longues périodes, les vendeuses sont obligées de les jeter car personne n’en demande.

L’abondance de la tomate, bien que salutaire pour les consommateurs, révèle un défi majeur pour les commerçantes: la gestion des pertes. Cependant, avec l’ouverture récente de l’usine de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso, beaucoup espèrent que cette nouvelle infrastructure permettra de minimiser la perte des tomates invendues.

Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews

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