« Tous les enfants ne sont pas « coachables », Madina Sako, coach scolaire

Il n’est pas rare d’entendre parler de coaching en développement personnel, en entreprenariat, en techniques de prise de parole etc. Dans le domaine de l’éducation, on parle beaucoup plus de répétiteur pour un soutien et un appui aux apprenants. Aujourd’hui une pratique nouvelle qui consiste à conduire les enfants vers l’atteinte de leurs objectifs scolaires : c’est le coaching scolaire. Quelles sont les motivations réelles de sa pratique ? Pour en savoir davantage sur cette nouveauté, nous avons rencontré une spécialiste en la matière, Madina Sako, coach scolaire certifié qui nous en dit beaucoup plus sur cette pratique.

« Le coaching scolaire est l’accompagnement des apprenants de tout âge même si l’accent est mis sur les plus jeunes vers l’atteinte de leurs objectifs sur le plan des compétences transversales. Et ce qu’il faut savoir tout de suite, c’est qu’il y’a une confusion entre coaching et soutien scolaire », explique d’entrée Madina Sako/Touré, coach scolaire et directrice de l’Agence de suivi et d’accompagnement scolaire (ASASS-Africa).  A l’entendre, le soutien scolaire est un travail cognitif, fait par un enseignant ou un répétiteur, basé sur les disciplines comme les mathématiques, l’histoire, la géographie, etc. Le coach, par contre, va accompagner l’apprenant avec des connaissances transversales telles les questions de concentration, d’attention, de motivation, de gestion du temps, de méthodologie d’apprentissage, d’orientation et bien d’autres questions dont l’enseignant n’est pas habilité à faire. Le coach dans sa tâche et sa méthodologie devient comme un guide, qui au cours des séances de travail avec l’apprenant, l’amène à définir ses propres attentes et les stratégies nécessaires à l’atteinte de ses objectifs par des actions à mener. Le nombre de séances est toujours fonction des objectifs du coaching scolaire et des objectifs fixés par le coaché, principal acteur de tout le processus.

Une pratique méconnue au Burkina Faso

La pratique du coaching scolaire est innovante dans le domaine de l’éducation. Elle est véritablement nouvelle selon sa promotrice, même en Europe d’où elle a reçu sa formation, mais porteur de résultats. Selon Madina Sako/Touré, il n’y a pas d’enfant qui ne soit pas intelligent ou qui ne puisse pas exceller, il n’y a que des enfants avec un potentiel qui n’attend qu’à être développé. Il suffit seulement de développer en lui cette prise de conscience à travers des connaissances transversales

L’apprenant est son propre vecteur de motivation et d’engagement

Tout commence par un entretien avec le coaché, toute chose qui permet de fixer les objectifs et les sous-objectifs afin d’évaluer le nombre de séances qu’il faut pour ce dernier. Chaque séance aussi a son objectif précis et est fonction de la problématique de l’apprenant et de ses réalités. Cela répond au besoin pour l’enfant d’être épanoui pour réussir d’où l’importance de ces connaissances transversales. Face à des difficultés liées à ces connaissances transversales, un enseignant aussi compétent soit-il, grand pédagogue soit-il, peut ne pas atteindre les objectifs d’excellence qu’on recherche en accompagnant un enfant. Par exemple, un apprenant qui a des difficultés de concentration en classe, quelle que soit la volonté de l’enseignant, tant que l’apprenant n’arrive pas à rester assez focus pendant le cours, le travail de l’enseignant ne porte pas de fruits car la concentration est la base pour aller vers la compréhension et la mémorisation. Et c’est là qu’intervient le coach pour permettre à l’enseignant d’atteindre ses objectifs. Il y a donc des outils de communications propres au coaching scolaire qui du reste sont techniques par exemple le langage tenu avec le coaché est fonction de ses problèmes, de son âge etc.

« La formation du coach l’amène à connaitre, à maîtriser et à utiliser des outils de communication qui s’adressent aux enfants d’un certain âge » fait comprendre Madina Sako.

Ces outils sont du domaine technique où seuls les coachs sont détenteurs. Le coaching scolaire tient compte de certains paramètres qu’ignorent les parents.

Selon l’experte en coaching scolaire, tous les enfants ne sont pas aussi « coachables ». C’est un processus qui nécessite l’implication du coaché alors que si ce dernier n’est pas en état d’esprit qui lui permette de se remettre question et de manifester le besoin, le travail devient inutile. Bien que l’enfant ait un répétiteur, un coach scolaire, l’œil superviseur des parents n’est pas de trop, c’est de façon périodique surtout en fin de trimestre que l’évaluation peut se faire pour voir si les objectifs de départ sont atteints.

A.S/O